Ras le bol !
Aujourd'hui (18.06.09), j'en ai ras le bol !
Ca fait plusieurs jours que j’en bave mais là…Ras le
bol !!
Pas d'énergie, pas d'envie sauf celle de fuir sur une île déserte
et surtout plus une once de patience.
Mes filles adorées et "adorables" me mènent une vie d'enfer depuis
notre retour de l'hôpital.
Leur jalousie et leurs agressions verbales atteignent des sommets
insoupçonnés…
Elles n’arrêtent pas de s’affronter, se chercher, râler, tout ça
dans un volume sonore des plus effroyables.
Entre les virulents « T’as pas à me parler sur ce
ton ! » d’Océane et les non moins virulents « T’es méchante, méchante, méchante ! » d’Alexane, je passe mon temps à tenter de me calmer pour ne pas les scotcher au mur,
un bâillon enfoncé dans la bouche.
Mais quelles chieuses !!
Tandis qu’Alex la Hex (sorcière en alsacien…sans aucune
méchanceté) refuse toute autorité fraternelle, Océ l’effrontée (toujours sans méchanceté aucune) monte sur ses grands cheveux à la moindre réflexion de sa cadette.
Et moi me direz-vous ?
Ben, je suis entre les 2, prise à partie à chaque instant, tantôt
essayant de calmer le jeu et d’arrondir les angles, tantôt punissant à tour de bras, si ça ne finit pas en une fessée (je précise : 2-3 tapes sur les fesses. Pas les terribles fessées qu'on
prenait nous à leur âge...) ...je l’avoue !
Entre nous, si ça défoule parfois (ben oui !), la culpabilité ressentie, une fois calmée, est dévastatrice...
C’est usant…et cela ma paraît si inutile…
A chaque fois, ou presque, je calme leurs ardeurs, explique les sentiments de l’une à l’autre,
je verbalise, avec douceur ou fermeté, ça dépend de mon degré de stress, et rien n’y fait vraiment.
J’avoue, à mon grand regret, que ça finit bien souvent par une engueulade en bonne et due
forme.
Assez bizarrement, c’est lorsque je les enguirlande qu’elles se trouvent des affinités et
finissent par se dire des mots d’amour et des promesses de respect éternels…
Comme quoi, je sers tout de même à quelque chose…c’est déjà ça !
Après chaque explication, mes 2 crevettes conviennent qu’elles ont exagéré, se repentissent,
promettent de faire un effort…pour au final, quelques instants à peine plus tard, réagir au quart de tour à ce qu’elles estiment être une provocation…
Et, attention, elles ont une définition toute personnelle du terme
« provocation ».
Pour Loulou (la grande) il suffit d’un regard un peu appuyé, une parole un peu plus haute que
l’autre ou simplement une négation, quelle qu’elle soit.
Pour Chouchou, c’est tout aussi subjectif, et même beaucoup plus, il suffit que sa sœur
s’approche de moi, me parle, me touche, m’embrasse (Ah jalousie, quand tu nous tiens...) ou alors qu’elle lui demande quelque chose, même quelque chose d'amusant, même avec un gentil "STP ma
puce".
Dans un cas comme dans l’autre, celle qui se sent « si injustement offensée » vole
dans les plumes de l’autre, sans aucune forme de procès.
Pff ! C’est dur dur d’être une maman !
Je devrais peut-être en faire une chanson…avec toutes les mamans qui galèrent autour de moi et
un peu partout, je suis presque sûre de rencontrer un vif succès.
Ca ne changerait probablement rien à ma situation mais au moins, je gagnerais suffisamment
d’argent pour me payer une super Nanny qui les garderait à ma place et se débrouillerait bien mieux que moi ! Lol !!
Pff ! Même plus assez d’énergie et de neurones détendus pour écrire la moindre parole qui
rime…alors une chanson…
Plus que le ras le bol, c’est de ne pas savoir qui m’use. Ne pas savoir pourquoi elles
réagissent comme ça.
Pourquoi Océ se compare t-elle toujours à sa sœur ?
Pourquoi Alex contredit-elle tout ce que je dis ?
Pourquoi ne peuvent-elles s’empêcher de hurler, râler ou pleurnicher, au lieu de parler et dire
ce qui ne va pas ?
Pourquoi ne suis-je pas capable de « sentir » ce qui les affecte en ce
moment ?
Et pourquoi cela m’affecte t-il autant ?
Chouchou est infernale depuis 3 jours.
Elle a toujours eu un fort esprit de contradiction mais là elle bat tous les
records !
Elle refuse de manger, de dormir, de sortir, de rentrer, de jouer…de tout.
Tout ce que nous lui proposons devient matière à des cris, des « Non ! » des
« T’es méchante ! » des « J’veux paaas ! ».
Un exemple ? No problemo, j’en ai des tonnes en stock :
Ce matin, elle vient me voir en me disant avec son air de canaille que
j’adore :
« Maman, il faut on va s’habiller ! »
- T’as bien raison ma chérie. On y va ?
- Nan je veux pas !
- Tant pis !
Et là, elle se met à hurler comme une sauvage, les sourcils froncés, refusant de venir vers moi,
refusant tout geste de ma part pour la calmer, refusant de me dire ce qui ne va pas, me jetant des regards tantôt courroucés, tantôt agressifs.
Lorsqu’au bout de 2 mn, je lui dis d’aller dans sa chambre pour se calmer (je ne sais pas
comment j’arrive à garder mon calme jusque là), elle se jette sur moi pour hurler de plus belle « Non non non Maman. Pardon ! Pardon ! Pardon ! » Des énormes larmes de
croco débordant de ses yeux jolis.
Un autre exemple ? Mais avec joie !
Pendant qu’Océ prend sa douche, je propose à la mini crotte de m’aider à préparer le dîner en
coupant les légumes pour la salade. Ca se passe comme ça chez nous :
« Tu veux m’aider à couper la salade ?
- Nan ! Je veux pas !
- Ben tant pis, je vais la faire toute seule alors.
- Naannnn ! Je veux couper la salade (en pleurant)
- Mais pourquoi tu pleures ? Tu veux m’aider ?
- Oui !
- Bon alors il faut une tomate…
- Nan ! T’es méchante !
- Tu commences à me gonfler mademoiselle.
Elle hurle de plus belle et…je l’envoie dans sa chambre…voir plus haut en vert…c’est toujours
la même crise…
Dans ces cas-là, j’ai l’horrible impression d’être la méchante belle-mère des contes de fées
qui punit la douce et charmante princesse.
Sauf que si Alex est notre princesse, elle est tout sauf douce et charmante quand elle fait ses
crises…
Malgré la culpabilité qui me broie le cœur, je la mets dans sa chambre (parfois je la
traîne…ben oui !) et j’attends le plus patiemment possible qu’elle se calme, cherchant du réconfort dans une bonne clope arrosée de coca.
Ce qui peut prendre entre 5 et 45 mn, parfois plus, le record étant de 1h30 de hurlements
« T’es méchante ! » « Pardon Maman » « Je t’aime »…etc.…
Bien entendu, je ne la laisse pas hurler comme ça sans tenter de la calmer mais rien y
fait.
Elle s’enferme dans sa crise, tour à tour m’aime, me déteste, m’embrasse, me fuit et
hurle.
Hurle quand je lui demande si elle est calmée et…hurle quand je quitte sa chambre parce qu’elle
ne l’est pas.
C’est à ni rien comprendre…
Sur le coup du « Tu veux m’aider à couper la salade ? » elle a quand même hurlé
pendant 25 mn, non stop ! J’en ai encore les oreilles qui sifflent.
Et vous savez le plus crispant dans tout ça ?
C’est que lorsque j’ai été suffisamment calmée pour aller la voir sans lui mettre la fessée du
siècle, elle s’est arrêtée de hurler, m’a regardée droit dans les yeux et m’a tourné le dos en faisant la tête.
Tout ça après mille et un « Maman ! Maaaaman ! Je suis calmée, je peux venir
Maman ? Je peux venir, je peux venir, je peux venir ? Je suis calmée, je suis calmée, je suis calmée. Maaaaman !» hurlés du fond de sa chambre et des larmes ruisselantes sur ses
joues.
Un cirque de tous les diables, une crise de folie…tout ça pour m’envoyer bouler quand je suis
allée la voir…
Voulez-vous la fin de l’anecdote ? C’est aussi toujours la même :
Quand je n’entends plus de hurlement, je vais dans sa chambre, lui tends les bras, qu’elle
rejette à chaque fois, fais mine de ressortir, me retourne vers elle quand elle se jette sur moi en hurlant « Maaaaman pars pas ! Paardon ! » et nous finissons sur la chaise
basculante (rocking chair).
Là, j’essaye de lui faire dire pourquoi elle s’est comportée comme ça et elle me répond
immanquablement :
« Je sais pas ! J’ai hurlé comme une sauvage, tu sais.
- Je sais mais pourquoi ?
- Je crie !
- Ok mais pourquoi ?
- Je t’aime Maman.
- Moi aussi mais qu’est ce qui t’a pris avant.
- Avant j’ai crié, fort !
Je vous épargne la suite…aucune réponse cohérente…
Mais bon sang, où est le problème ?
Quant à ma grande chérie d’amour, elle proteste pour tout et a toujours son mot à dire, surtout
quand on ne le lui demande pas !.
Si je lui demande de mettre la table : « Pff, ça saoule ! »
Si je lui refuse d’aller sur le pc : « Mais Maman, j’ai jamais le droit de rien
faire ! »
Si je lui rappelle qu’elle est de corvée de vidage de lave-vaisselle : « C’est
toujours moi qui me tape tout dans cette maison. Alex ne fait rien du tout ! »
Si je lui dis que c’est l’heure d’aller à la douche : « Mais Maman, j’ai encore le
temps ! ». Elle est capable de dire ça à 20h30…
Si je lui explique un truc qu’elle n’a pas compris : « C’est pas comme ça qu’on fait.
La maîtresse n’explique pas comme ça ! »
Si je réponds à une de ses questions, en entendant la réponse elle me dit : « T’es
sûre ? Parce que moi je crois pas ! ».
Bref, quoique je dise, quoique je fasse, elle a son opinion et a toujours quelque chose à
dire.
Plus que tout, c’est le ton méprisant et effronté qu’elle utilise pour s’adresser à moi, à sa
sœur, à mon homme, à ses grands-parents…comme si, tous, nous n’étions que des débiles profonds.
C’est usant !! Bien sûr, je, nous la reprennons à chaque fois, lui rappelant le respect du
à nos petites personnes.
Elle acquiesce à chaque fois, demande humblement pardon et remet ça dans le quart
d’heure.
Je sais que je me répète mais : bon sang, où est le problème ?
Je sais bien qu’un pédo-psy me balancerait que tout est de ma faute, augmentant ainsi la
culpabilité qui me pèse tant.
C’est toujours de la faute de la mère : relation mère-fille trop fusionnelle, pas assez de
place pour le père, trop d’attention…pourquoi pas trop d’amour pendant qu’on y est ?
Ma dentiste m’a dit une chose très juste que je me dis souvent depuis : « Personne
n’est jamais mort de trop d’amour…mais de pas assez… ? »
Bien sûr que ce n’est pas de leur faute, à mes filles chéries…
L’éducation et l’exemple que je leur donne sont probablement à l’origine de leur attitude…mais
j’ai vraiment l’impression de bien faire, au du moins de faire tout ce que je peux.
J’explique, je verbalise, je ne cède pas quand j’ai dit « non », j’applique les
punitions prévues…
Et pourtant je dois bien mal faire quelque part…sinon ce serait moins difficile, moins
chaotique…moins chiant !
Et la seule chose dont je sois sûre, vraiment sûre, est que j’ai du et que je dois me tromper
quelque part dans MON attitude pour que mes messages de paix, d’obéissance et de respect tombent si misérablement à l’eau dès qu’elles franchissent le seuil de notre maison.
Car, à l’extérieur, soit hors de ma présence oh combien néfaste, elles sont à
croquer.
Bien élevées, polies, souriantes et charmantes, elles attirent les compliments, les sourires,
les bisous et les câlins comme le sucre attire les abeilles.
Entre celles que je vois évoluer avec respect et grâce à l’extérieur et celles qui hurlent
comme des sauvages et se disputent à l’intérieur, j’ai bien du mal à voir les mêmes filles…
Comme si, pour une raison inconnue, mes anges se transformaient en démones à peine un pied chez
nous.
Ca a l’air plutôt rigolo mais croyez moi à vivre c’est la galère !!
Certains spécialistes de l’enfance essayent de me rassurer, en me disant que ce n’est qu’une
période, que cela va passer, que leur attitude agressive est en fait due à l’adolescence pour l’aînée et à la période normale de conflit pour la cadette.
Ah, tout s’explique !! C’est comme ça pour tout le monde alors ?
Chouette, je me sens moins seule mais pas moins tarte…
Alors toutes les mamans, à un certain moment, ressentent ce découragement qui me pèse tant
aujourd’hui ?
Toutes les mamans ont parfois l’envie de fuir, très vite et très loin ?
Toutes les mamans ont cet affreux sentiment de mal faire ?
Toutes les mamans ont des larmes de lassitude au bord des yeux, certains
jours ?
Toutes les mamans rêvent de confier leurs enfants à quelqu’un qui « sait
faire » ?
Et toutes les mamans s’étouffent de culpabilité à cette idée ?
Si c’est le cas, je suis un peu rassurée et contente de ne pas être seule à me débattre comme
un poisson hors de l’eau.
Si c’est cas, je leur dis, à toutes ces mamans fatiguées, déçues, découragées et même parfois
désespérées, qu’on finira bien par y arriver…un jour…
Si c’est le cas, je peux, peut-être, me débarrasser de cette horrible culpabilité qui me ronge
à petit feu…
Quoiqu’il en soit, grâce à l’écriture, j’ai pu évacuer une grande partie de ce stress et de ce
découragement qui m’ont bouffé toute la journée.
Ecrire sur mon blog, quelle riche idée !
Nettement moins cher qu’un psy et tellement plus efficace quand il s’agit de se sentir
mieux…
Courage les mamans ! Nous vaincrons !!