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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 16:39

La Wiiiii, plutôt non ou woui ?

 

 

 

Le 24 décembre au soir (et oui, ça se passe comme ça chez nous), Océ déballe son cadeau. Pour la toute 1ère fois de sa vie, elle n’en a qu’un et c’est plutôt normal, vu le prix qu’il coûte ! 190€, soit quand même 1246 francs 32. Purée, écrit noir sur blanc, ça fout un coup !

Tout le monde a du mettre la main à la poche : mes parents, son père et nous.

Perso, je suis plutôt contre les initiales du jeu genre DS, PS et autre Xbox. Comme jeux solitaires, il y a mieux que Mario Bros enfermé dans ces machins en plastoc ! Je parle de lecture par exemple….

Alors pourquoi avoir craqué ?J’étais contre à cause des études, de l’accoutumance, la trop grande excitation…etc…

La PS3, c’est mon homme qui l’a acheté, avec mon accord dans le but d’étouffer la culpabilité que je ressentais à l’abandonner des heures durant quand je bouquine dans la loggia.

Mais la Wii, on n’en avait pas besoin ! Alors pourquoi ?

 

Au départ, faut pas se leurrer, c’est par pure démagogie : faire plaisir à son enfant. Ces 3 minables lettres semblaient à elles toutes seules combler un manque énorme que ressentait mon ado préférée. Ma fille abusée par la télé et ses pubs ? Si peu…lol !

Après le portable avec forfait (bloqué ! Sinon j’aurais ma banquière sur le dos chaque mois) sms illimités, le souhait de ma louloute était : une Wiiiiiii !

Ensuite, c’est par lâcheté. Pfff, pas vraiment envie de risquer ma santé, voir ma vie. Ben ouais, j’ai pas envie de me taper des heures de marche dans les rues gelées de Strasbourg à la recherche de ce qui ferait plaisir à mon ange alors que mon hypermarché préféré est à 2 pas et m’attend avec sa « Wii rouge collector ».

Il fait froid en ce moment, très froid. Le thermomètre affiche -18° la nuit et pas beaucoup plus la journée. Brrrr ! Et puis ça glisse un max ! Une bonne chute sur la tête et hop, je risque de perdre le peu de neurones qu’il me reste. Et puis, j’ai d’autres sujets en tête en ce moment, des sujets plus inquiétants et plus graves.

Pour finir, c’est par fainéantise. Qui sait toute la famille va peut-être s’éclater autant que les 4 membres de l’ancien jury de la nouvelle Star ?

Parce que trouver des centres d’intérêt commun à toute la maisonnée, c’est la croix et la bannière !

 

3 semaines avant Noël, l’achat qui fait mal au luc et au portefeuille trône sur le plan de travail de notre cuisine.

Pourquoi la cuisine ? Parce que l’Homme l’a posé là en rentrant et que j’ai accumulé pas mal de retard dans le ménage de l’appart. Du coup, y’a pas de place ailleurs… Je sais, j’ai honte, très honte ! Lol !

Et puis, avoir la Wii tant convoitée et sans cesse sous les yeux brillants d’Océ me sert de chantage idéal pour qu’elle se tienne à carreaux. Hou la vilaine maman ! Mère indigne un jour, mère indigne toujours ! J’assume !

Bon, au bout de 2 semaines, j’ai cédé aux supplications larmoyantes de mon aînée et je l’ai « rangée» dans notre chambre. La Wii, pas la gamine !

Quoi ? Arrêtez de me râler dessus.

Noël c’est aussi la découverte de la joie de l'attente et de l’excitation grandissante. C’est un moyen d’expliquer par les faits que dans la vie, on ne peut pas tout avoir tout de suite.

Je me souviens avec émotion de la gamine que j’étais et de l’état fébrile dans lequel j’étais les jours précédant Noël. L’attente était presque plus excitante que le cadeau lui-même. Presque…

 

24 décembre donc, elle ouvre son cadeau, de la joie à l’état pure plein les mirettes et des mercis plein la bouche.

Elle est heureuse, à n’en pas douter !

Son sourire de bonheur est si grand qu’il lui fait presque le tour de la tête. Sa joie fait plaisir à voir. J’en oublie même les 1246 francs 32, c’est dire !

A peine, déballée, elle veut brancher sa Wiiiii. C’est marrant quand elle en parle, y’a toujours plus de « i » que les 2 de base. La brancher et en jouer. C’est le principe de base…sauf qu’on a pas encore mangé, que le stress commence à monter et que c’est pas le moment, voilà, c’est tout !

Mes froncements de sourcils et mes serrages de dents n’y changent pas grand-chose, les 2 nénettes veulent la Wiiiii et nous prennent méchamment la tête.

Heureusement, la fée Mamie intervient en offrant un 2ème petit cadeau à Océ, un harmonica.

Trop cool ! Ouais, l’idée est géniale mais son utrilisation est bruyante…

Comme je résiste à ses supplications énergiques d’utiliser sa Wii, Océane se jette sur son harmonica et nous casse les oreilles en soufflant comme une malade.

Entre nous, il est génial cet instrument. C’est super facile d’en jouer sans passer pour une brelle. Avec une guitare ou un violon, on a vite l’air débile à essayer de sortir des sons potables. Avec un piano, tout le monde frime avec les 4 premiers accords de « Au clair de la lune », c’est pathétique. Mais avec un harmonica, c’est simple et mignon. Même moi, je m’y laisse prendre et je postillonne allégrement dans l’instrument. C’est joli à entendre. Enfin, au début… Parce qu’au bout d’un petit ¼ d’heure, ça devient gonflant. Sans oublier les disputes fraternelles d’une rare intensité :

- Mamon, Doudou veut pas me prêter son amonica.

- D’abord, c’est un HaRRRmonica et ensuite c’est le mien. Alors pas touche la mouche, t’as pas pris ta douche !

- Maieuh, tu dois pas dire ça. C’est pas gentil ! Je pue pas, je suis propre ! Hein Mamon ?

- Mais oui. Allez Loulou prête le à ta petite sœur.

- Nan ! Elle non plus elle me prête jamais rien.

- Elle a 4 ans et demi !

- Et alors ?

- Mamon, je veux l’harmonica.

- Tu veux ? Et la politesse ? Elle s’est perdue en chemin ?

- Enfin, je voudrais bien, s’ilteplaît. » Ah quand même !

- Loulou ?

- J’en ai marre ! Elle me pique toujours tout !

- Mamon, elle veut paaaaaaaaaaaas

- Un mot de plus et je balance tous les cadeaux à la poubelle ! »

Ca c’est moi, au bout d’une demi-heure de jérémiades bruyantes. C’est assez extrême mais ça fonctionne. Na !

La Wii est branchée et n’attend plus que notre bon vouloir, l’harmonica est caché, les filles sont calmées, on peut passer à table.

1h plus tard, le repas est consommé et on est tous plein comme les poches de Sarko. Ben ouais, c’est qu’on mange bien et beaucoup en Alsace !

C’est l’heure de tester la fameuse Wii en famille…

Pronostique personnel : 2 manettes pour 6 joueurs…ça va finir en baston générale !

Et ben non. Aussi étrange que ça puisse être.

On a passé un super moment en famille, un moment de rire, de joie et de partage.

On s’est éclatés avec des sports virtuels et même ma Maman nous a épatés du haut de ses 75 printemps en enchaînant « strike » et « spare ».

Perso, mon truc à moi c’est la boxe. Ca me défoule à mort et j’en ai bien besoin en ce moment, à force de retenir tout plein d’émotions.

A peine 10 secondes et mon « moi virtuel » grimaçant, appelé « Mii » (je savais pas que la Wii était un jeu T’chti…lol !) met l’autre joueur K.O. Ca me vide la tête à un point inimaginable. Une vraie thérapie ce truc !

Malgré mon absence totale de style « boxeur », je secoue les manettes comme si je fouettais de la crème fraîche, je gagne les matchs à la vitesse du son. J’y mets toute mon énergie et toute ma concentration et je gagne. Super grisant comme sensation !

 

Les jeux s’enchaînent et le temps passe super vite.

Toutes les 3mn, un adulte (parce qu’on est quand même sensé être raisonnable…) dit :

« Bon c’est la dernière partie. Il est tard. Après celle-là, on rentre. »

Et paf, on recommence à chaque fois.

Personne n’est crevé, même pas mon frangin qui s’est tapé 12h de route sous une neige battante, depuis Bordeaux.

Je gage que la console Wii dégage des substances illicites, inodore et invisibles, genre nicotine ou héroïne, qui rendent accros…

On joue, on rigole, les filles hurlent…jusqu’à minuit passé. Incroyable !

La fatigue est inexistante jusqu’à ce que la console soit rangée dans sa boîte…

Là, tout le monde ou presque est sur le point de s’écrouler. Sauf Océ, dont les veines sont pleines à craquer d’adrénaline pure et semble vouloir jouer jusqu’au bout de la nuit.

On remballe, on se bizoute et chacun va se coucher.

 

Quelle belle soirée !

Oublier quelques heures le malheur qui veut entrer dans notre maison nous a fait un bien fou.

Grâce à la Wii, on a partagé un moment simple et heureux, une parenthèse joyeuse qui nous a donné de la force pour continuer le combat contre la maladie de mon Papele.

C’est vrai que la culpabilité me serre le cœur en pensant que je me suis éclatée pendant que mon papa lutte pour vivre mais l’adrénaline du jeu a un peu chassé la peine et la peur de le perdre.

Rire de bon cœur m’a permis d’éviter de regarder dans le gouffre qui est à mes pieds. Je souffre moins, j’ai moins peur et je respire mieux.

 

Tout compte fait, c’est plutôt pas mal, la Wii.

Non, en fait, c’est génial !

C’est comme un jeu de société en famille, avec l’adrénaline en plus. C’est plus convivial, plus léger, plus rigolo et pus vivant qu’une banale partie de monopoly.

Si on m’avait dit ça, il y a encore 1 semaine…je ne l’aurais pas cru.

 

Prochaine étape ?

Acheter 2 nouvelles manettes pour jouer à 4, plus une Wii Fit (pied) pour faire du sport et affiner nos silhouettes, et enfin trouver des jeux amusants, genre « danse » ou « karaoké ». Sans oublier les housses de protections, les chargeurs, les volants et autres accessoires Wii indispensables…

Nintendo a bien pigé le truc !

Créer sans cesse de nouveaux accessoires pour gagner un max de blé ! Une véritable mine d’or !!

 

Depuis le 24 décembre, on a emmené la Wii partout, un peu comme une copine sans qui on s’ennuie…

On mange et après, hop !, on branche la Wii.

Ca finit irrémédiablement après 1h du mat et tout le monde est ravi, les grands comme les petits.

 

Ca faisait bien longtemps qu’on avait plus passé des moments joyeux comme ça en famille, chez nous, chez mes parents ou chez mes beaux-parents.

 

Résultat des courses : 140€ de mois mais plein de rires en plus. La Wii, pour moi, ça vaut bien un 18/20.

Seul bémol, les douleurs musculaires.

J’ai le bras droit en compote ! Le gauche a moins souffert car il a été plus fainéant.

De l’épaule au poignet, je suis douloureusement coincée. Lever le bras me fait grimacer tant l’épaule est disloquée. Quant à déplier le coude droit…ça attendra quelques jours que les douleurs aient disparues.

J’ai même découvert un muscle, à la saignée du coude, dont je ne connaissais pas l’existence.

Comme quoi, la Wii est éducative…lol !

Il faut dire que je me démène comme une forcenée, manettes en main…Je frise l’épuisement à chaque fois. Il y a une vidéo qui le prouve sur la page Fb de ma belle-sœur Selda.

La caméra qui filme le ridicule de la situation est par contre un accessoire totalement surfait ! Lol !!

D’ici quelques semaines, les muscles atrophiés de mes bras dodus devraient être suffisamment durs pour supporter une soirée entière de jeux Wii…

On verra bien à l’usure si la lassitude arrive mais comme Nintendo a encore des tonnes d’idées tordues en magasin pour les accessoires, les jeux et les consoles, je gage qu’on est destiné à devenir de véritables « wiivores ».

Et puis, si l’engouement s’amenuise, il nous reste encore la « kinet » à découvrir….

Pourquoi pas au Noël prochain ???

 

En attendant, ça vous branche un tournoi de jeux débiles Wii dans notre salon ?

Les potos, la portes est grande ouverte…

 

Bisous plein

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 05:28

Le féminisme « jupé »

 

Suite à des problèmes familiaux, le sommeil me fuit.

Il me faut quelque chose pour m’occuper l’esprit et éviter de penser à…

J’ai dit que je devais éviter !!

J’étais en train de faire tourner mon cerveau à vide quand j’ai repensé à un de mes mails.

 

Juliette (la super coréalisatrice de « mères indignes » émission de France 4 qui m’a fait tant de bien) m’a écrit pour me demander mon avis sur le rapport entre la jupe et le féminisme.

Quel drôle d’idée !

Jusqu’à ce jour, je ne m’étais jamais demandé ce qu’une jupe pouvait m’apporter, encore moins concernant mon combat quotidien et très personnel pour faire valoir mes droits en tant que femme.

Mais plus j’y pense et plus le sujet me plaît.

 

« Jupé » comme le ministre ? Sandaï, ça s’écrit avec 2 « p » ! Mais non pas le ministre !

« Jupé » comme le participe passé du verbe du 1er groupe : juper !

Je jupe, tu jupes, elle jupe (n’existe pas au masculin)…

Je sais, ce verbe n’existe pas, je viens de l’inventer mais il me plaît alors j’ai décidé de l’intégrer à mon dico Sandaï personnel.

Le petit Robert n’a qu’à bien se tenir !

Entre nous, quand on observe les résultats de l’autre sexe en français…Hein les gars ?...je gage que c’est Roberte, sa femme qui a corrigé le 1er dico…Et bien sûr, Môssieux s’est attiré tous les lauriers pendant que sa femme se tapait la vaisselle. Pathétique !

 

Donc, le verbe « juper » : verbe du 1er groupe qui vient du nom féminin « jupe ». Action de mettre une jupe. Expression : féministe jupée = féministe en jupe.

Autres verbes : rober (verbe qui existe vraiment) – pantalonner (existe avec « il ») – puller…etc…se décline à l’infini.

 

Voilà, ça c’est fait. La suite !

 

Comme certaines d’entre vous le savent déjà, je suis une accro des fringues. Pas de haute couture et autre prêt-à-porter hors de prix !

 Non, j’aime la sape, les nippes, les frusques, les fripes.

Au grand désespoir de mon chéri, j’ai des tonnes de fringues, enfin un peu moins que ça quand même… et surtout, j’en ai jamais assez.

Quand je pense que jusqu’à environ 26 ans c’est ma petite maman qui m’achetait mes vêtements.

Elle faisait d'ailleurs très bien. Elle me trouvait toujours le petit haut à la mode dont rêvaient mes copines et me laissait une totale liberté dans mes choix vestimentaires parfois douteux.

C'est elle qui m'a patiemment donné le goût des vêtements et m'a appris à les accorder entre eux. Merci Mamele !

Donc, je n'allais en boutique que contrainte et forcée.

Absolument incroyable aujourd’hui ! Pour le plus grand malheur de mon homme et de ma banquière, j’ai bien changé !

C’est un fait, j’adore les habits, les chaussures, surtout les bottes, les sacs, les écharpes et tous les accessoires de mode. J’adore changer de style, de matière, de couleur. En bref, les fringues c’est une de mes passions.

Alors parler d’une de mes passions c’est dans mes cordes.

 

Et la jupe alors ?

Ben ça ne fait pas très longtemps que je m’assume en jupe car la jupe c’est le symbole par excellence de la féminité et de ce côté j’ai plutôt quelques lacunes…Enfin j’avais.

Pour se mettre en jupe, il faut accepter son corps, accepter sa féminité, se sentir femme tout simplement.

Or moi, je ne me sentais pas.

Ni homme, ni femme, ni vrai garçon manqué, ni fausse fille réussie…je ne savais pas trop où me situer sur l’échelle de la race humaine.

Il a fallu que j’apprenne qui je suis, que je découvre des trésors de charme et de sensualité tout au fond de mon moi interne et profond pour que j’envisage d’enfiler ma 1ère jupe avec l'impression d'être vraiment à ma place.

C’est fou quand on y pense…il a fallu que je me sente femme pour mettre une jupe et inversement.

Quoi, la jupe ne serait donc pas un simple bout de tissus destiné à cacher ma nudité ? Sic ! Quelle découverte !

 

Bon ok pour la jupe et son rôle mais et le féminisme dans tout ça. Quel rapport ?

Du calme, j’y viens !

 

Dans mon esprit, comme dans ceux de beaucoup je pense, le féminisme est lié au MLF.

A mes yeux d'ado c'était un mouvement assez radical de femmes qui n’en n’ont pas l’air qui se battent pour la liberté et l’égalité d’autres femmes qui ne leur ressemblent pas.

Dans mes souvenirs d’adolescente, elles étaient affreusement masculines, poilues et agressives ! Elles parlaient fort, juraient comme des charretiers et bannissaient toute douceur de leurs silhouettes.

Pour moi, elles étaient le chainon manquant entre les 2 sexes. Elles n’étaient vraiment ni l’un, ni tout à fait l’autre. Trop de seins de pour être un homme et trop de muscles pour être une femme.

C’est comme si elles voulaient gommer tout ce qui fait de nous des femmes pour accéder aux mêmes droits que les hommes. Elles étaient terriblement masculines.

Avec le recul, je me rends bien compte que j’avais horriblement caricaturé ces femmes admirables qui se sont battues pour que nous, femmes d’aujourd’hui, puissions jouir d’une meilleure vie. Je les remercie de tout ce qu’elles ont fait pour nous.

Toujours est-il qu’être féministe impliquait ressembler à un homme. Clairement, côté MLF : point de jupe !

 

A l’époque de mes 15 ans, je portais la jupe longue, informe, colorée et baba cool, avec un jupon blanc qui dépassait. Elle me servait à cacher des formes que je n’assumais pas encore tout en étant à la mode post hippy de l’époque.

Même si je ne me sentais pas encore femme avec mes jupes, je ne pouvais pas pour autant m’identifier aux féministes pantalonées (voir définition du début) qui sévissaient alors.

J’avais pour ça, un autre modèle, un modèle plus doux, plus efficace et nettement plus convaincant : ma maman !

 

J’ai 41 ans. J’ai été conçue fin 68, en pleine révolution française. Celle de 1968, bien sûr !

Ma maman faisait partie de ces femmes qui ont cramé leur soutif en hurlant à la face du monde « Je suis femme donc je suis ».

Les préceptes du féminisme, moi je les ai bus en même temps que le lait maternel, dès le 1er jour de ma naissance. Chez nous, le féminisme était une philosophie de vie, une évidence.

Très en avance sur son époque, ma maman se battait à la maison pour imposer ses choix, prouver sa valeur et obtenir les mêmes droits que mon père.

Elle travaillait dur, beaucoup et sans jamais rechigner à la tâche.

Elle était aussi forte qu’un homme, voir plus, aussi intelligente et très souvent plus et bon nombre d’hommes ne lui arrivaient pas à la cheville.

 

Ressemblait-elle à ces femmes du MLF qui effrayaient la petite fille que j’étais ?

Non ! Pas du tout !

Elle était féminine, sensuelle et coquette, tout le contraire de moi.

Elle se maquillait avec soin mais sans excès, s’habillait toujours avec goût, accordait ses bijoux avec ses vêtements et était une belle femme avec une force et une énergie peu communes.

 

Et la jupe là-dedans ? C’était son dada. « Féminine mais toujours jupée » aurait pu être sa devise.

Cadre responsable du secrétariat commercial de sa société, elle se battait bec et ongles pour protéger ses assistantes et dénonçait toutes les injustices sexistes qu’on pouvait leur faire…et ce bien avant que d’autres femmes se jettent dans les rues, des slogans plein la bouche.

 

Chevalière sans peur et sans reproche, elle a su garder sa féminité joyeuse et compatissante.

J’ai grandi le nez dans ses jupes, la fierté vissée au cœur.

Je ne l’ai jamais vue assister à des réunions de femmes libérées, ni défendre ses idées dans une assemblée. Non. Son combat pour l’égalité, le respect et la liberté des femmes, elle le menait chez nous, dans notre immeuble, dans notre quartier, en donnant des conseils avisés et en reboostant des femmes éplorées et soumises.

Je la revois encore dans sa petite robe à pois des années 50, en train de conseiller à une mère de famille nombreuse l’emploi de la pilule parce que celle-ci lui affirmait dans un sanglot que « 6 enfants à nourrir avec un salaire d’ouvrier c’est trop dur ! ».

 

Mais au fait, quel est la définition du féminisme ?

Selon Robert, c’est une doctrine qui vise à améliorer la situation sociale des femmes.

Synonyme : émancipation.

Définition d’émanciper ? Libérer des contraintes intellectuelles ou morales.

En gros, le féminisme c’est un mouvement qui vise à libérer les femmes de leurs contraintes intellectuelles et morales en vue d’améliorer leur situation sociale. OK.

En clair, c’est sortir les femmes de leur rôle d’épouse-mère-femme de ménage dans lequel les hommes les ont parquées depuis la nuit des temps.

C’est les libérer de la vision horriblement machiste et étriquée du sexe dit fort qui accorde plus de valeur au contenant qu’au contenu.

Ne nous voilons pas la face !

Malheureusement encore de nos jours, notre valeur en tant que femme augmente considérablement aux yeux de la gente masculine quand la longueur de tissus diminue. Ca se vérifie chaque jour.

Tiens revoilà la jupe !

On pourrait résumer par « Plus la jupe est courte, plus l’Homme aime ».

Sauf qu’il aime tant ce qu’il voit, qu’il oublie d’écouter.

 

On comprend alors mieux que les militantes MLF aient implicitement banni la jupe pour se faire entendre ! Aux grands maux, les grands remèdes !

A l’époque, il y avait tant à faire dans le domaine du féminisme que pour espérer se faire entendre, les femmes devaient imposer le respect et se transformer en hommes.

Sans la distraction de la chair, nos chers époux, compagnons, pères et frères avaient la possibilité de faire fonctionner leurs cerveaux plutôt que leur membre.

On sait toutes comment fonctionnent les hommes…il faut se montrer aussi fortes, aussi dures à la tâche et aussi courageuses qu’eux pour espérer être prises au sérieux.

Et c’est que ces femmes ont fait.

Elles se sont mises à niveau, elles ont troqué leurs jupes contre des pantalons, leurs sourires contre des rictus et fièrement, pour notre bien à toutes, ont pris les attitudes masculines et primates des mâles pour exiger leur droit à l’égalité et au respect.

Vu sous cet angle, on ne peut que leur dire « bravo les filles ! ».

Leur tâche était considérable : changer des millénaires de dictature masculine en changeant leur nature profonde. Sacré boulot !

Elles nous ont tracé la voie dans les larmes, les humiliations et le sang. Elles se sont battues et ont sacrifié leur féminité pour que nous puissions connaître la liberté en tant que femme.

Chapeau les filles !

 

Les années 80 et leurs « working girls » minijupées ont soufflé sur pas mal d’idées reçues.

Tout à coup, on pouvait être femme, féminine, sexy et cadre supérieur. Le tailleur-jupe était de rigueur, tout autant que la hargne et la rage de vaincre.

La jupe qui avait été bannie par les militantes des années 60-70 était devenue un moyen infaillible d’attirer l’attention pour brouiller les pistes.

Pendant que les mecs bavaient sur leurs longues jambes gainées, les avocates et autres conseillères financières fonçaient, décidaient et obtenaient les meilleurs marchés.

La nature nous a dotées de certains attributs irrésistibles et la femme des années 80 l’a bien compris.

Grâce à elles, être une féministe bien dans sa tête et dans sa jupe, est devenu possible.

 

Nous toutes, femmes du 21ème siècle, nous sommes le fruit de ces combats et de ces découvertes.

Grâce aux militantes des années 60-70, nous savons enfin que nous avons une valeur, une vraie valeur en tant qu’être humain, hors de notre rôle d’épouses ou de mères.

Grâce aux battantes des années 80-90, nous savons qu’il nous est possible d’être féministes et féminines.

La jupe n’empêche pas les combats, hormis ceux qu’on livre dans la rue contre une bande de voyous…

Au contraire, elle détourne l’attention des hommes en nous donnant un avantage certain.

 

Tout compte fait, il y a bien un rapport entre la jupe et le féminisme car la jupe (et la robe) est le symbole de la féminité. C’est le seul vêtement qu’un homme ne puisse mettre sans une très bonne raison. La jupe c’est pour les filles !

Sauf concernant les Ecossais…

C’est à se demander pourquoi ces hommes, virils au demeurant si on se réfère au film « Braveheart » avec Mel Gibson (entre nous, il est craquant avec sa jupette à carreaux) ont choisi un habit typiquement féminin. Est-ce parce que c’est vachement plus pratique qu’un pantalon qui serre de partout ? Ou pour détourner notre attention ? Qui sait ?

Ah et les romains aussi !

Les meilleurs combattants du monde…Serait-ce un éloge à notre courage et notre combativité féminins ? Ce serait trop drôle…lol !

 

Toujours est-il, que depuis toujours, la jupe est le symbole de la femme.

Pourquoi se priver de ce bout de tissus qui se décline à l’infini pour faire valoir ses droits à l’égalité ?

Pourquoi bannir ce qui fait de nous des femmes pour gagner cette place qui nous revient de droit ?

La jupe est associée à la douceur, à la compassion, à la tendresse d’une mère, d’une épouse, d’une sœur.

Ne peut-on pas porter la jupe et combattre le sexiste avec douceur, compassion et tendresse ?

Qui décide ?

Nous ! Chacune d’entre nous à sa façon.

Alors, jupe ou pantalon, on s’en fout ! Seul le résultat compte, seule notre liberté compte.

Chacune d’entre nous doit être libre de choisir non pas son camp mais sa façon d’exprimer ses idées.

 

J’aime que le tissus de ma jupe gitane ondule et s’enroule le long de mes jambes.

J’aime la silhouette que ma robe moulante noire me fait.

J’aime me sentir femme et désirable dans mon tailleur-jupe à rayures fines.

J’aime la jupe et j’aime l’idée d’une femme aussi féminine et féministe que possible.

Par-dessus tout, j’aime être la femme que je veux, tantôt fatale en minijupe, tantôt garçonne en jupe-culotte. Simplement une femme qui assume ses devoirs et se bat pour ses droits.

 

Les hommes de ma génération ont eux aussi évolué (si si je vous jure ! Enfin, un peu…lol !).

La jupe leur fait toujours de l’effet mais ils ont compris (Ok pas tous ! Faut pas rêver non plus !) qu’il y a plus dans une femme qu’un beau cul et que de beaux airbags…

Si ça c’est pas un bon début…

Courage les filles, à force de volonté, de charme, d’efforts et de ténacité, on va y arriver… On les aura à l’usure…lol !

 

L’avenir, c’est à nous et à nos enfants, garçons et filles, de le créer.

Et qui sait, la prochaine génération atteindra peut-être la maturité en combinaison unisexe…

Brrrrrrrr, quelle vision d’horreur !

Je préfère encore garder mon identité de femme en jupe fendue que de perdre ma différence sexuelle en combi argentée.

 

Et vous ? Jupe et féminisme, ça vous inspire quoi ?

 

Bisous

 

 

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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 03:42

Je suis bénie des Dieux !

Ce n’est pas de la frime, c’est une heureuse constatation.

Après avoir passé une formidable aprème entre nanas, j’ai testé pour vous une super soirée entre amis.

Allez je vous raconte...

 

Milieu de l’aprème, je récupère de ma courte nuit à jouer les infirmières, avec Alexane bien sûr. Je dors sur le canapé et c’est super bon.

La sonnerie de mon téléphone dérange à peine mon sommeil bienheureux. La voix de l’Homme qui y répond résonne et me berce.

Si je peux résister aux sons qui m’entourent, impossible de rester endormie quand mes filles se collent à moi et m’embrassent. La sieste est terminée. Pfff ! Trop naze ! J’aurais bien dormi 10h de plus !

Je me réveille donc, la tête méchamment dans le luc, le cerveau en vrac. Comme je ne bois pas de café, une bonne clope et le froid qui règne en maître dans la loggia vont me réveiller un peu mieux que ça.

Aussitôt pensé, aussitôt fait.

2 taffes et j’immerge lentement.

L’Homme me rejoint (ou je rejoins l’homme, je ne sais plus) et me dit qu’Angie a tel pour nous inviter à passer la soirée avec eux. Super !

Sauf que chouchou siffle comme un vieux soufflet quand elle respire et que c’est impossible de la sortir de l’appart. Il fait trop froid pour ses petits poumons asthmatiques.

Par contre, rien n’empêche qu’on invite nos amis ici.

Angie, je l’adore. Eric et l’Homme sont potes. Elisa et Océane sont super copines. Et Alex trouve Joey « trop chou ».

Toutes les conditions sont réunies pour passer un bon moment.

- Rappelle Angie et invite-les à une raclette.

- Ici ? » répond l’Homme, les sourcils haussés.

- Ben oui. L’asthme c’est pas contagieux.

Il me répond d’un grand geste circulaire qui veut tout dire…

Ah, ouais ! Comment dire ?

L’appart est un état…indescriptible…souk, foutoir, bordel ? Rayer les mentions inutiles.

J’avoue que c’est le bronx.

On dirait que c’est la guerre et qu’une bombe a explosé…

Entre les décos de noël que j’ai eu la flemme de coller aux fenêtres, les reliefs du repas de midi, les ingrédients des « winochsbredel » qui ne se rangent pas tous seuls, le linge sec, à accrocher dans les armoires qui traîne un peu partout et le bordel quotidien d’une famille de 4 bordéliques…on peut le dire…c’est le bronx !

- Allez, on s’y met tous et en 2h maxi c’est fait !

Mon optimisme ne connaît pas de borne !

L’Homme semble sérieusement en douter et ajoute 2h de plus à ma 1ère estimation de temps nécessaire à rendre cet appart montrable.

Ok, ça paraît impossible mais ce terme ne figure pas dans mon vocabulaire.

Mère indigne, c’est clair, femme d’intérieur à chier, c’est indéniable mais je possède 3 qualités  pour réussir ce challenge : volonté de fer, énergie débordante et organisation rigoureuse.

Allez on prend le taureau par les cornes et chacun de nous s’active.

L’Homme part faire les courses. Océ range sa chambre, fait les poussières et prépare la table.

Alex fait briller les miroirs et nous rend chèvre en râlant pour tout. Ben c’est normal « je suis petite et en plus je suis malade. Je respire mal ! » Ouais, elle est surtout très bonne actrice quand elle ne veut pas bosser…Je me demande de qui elle tient son côté fainéant…

Moi, je vide le lave-vaisselle, charge la vaisselle sale, range les fringues et les décos de noël, nettoie la cuisine (l’évier c’est l’Homme qui va le faire. Lui seul arrive à le faire briller comme un sou neuf) et récure les WC et la salle de bain.

Ca bouge dans tous les sens et quand l’Homme rentre des courses, tout est prêt et surélevé pour qu’il puisse passer l’aspiro et la serpillère. Un travail qu’il fait à la perfection.

Je sais les filles, ce mec est génial ! Mais j’ai cherché longtemps avant de tomber sur cette perle de bonhomme, alors pas touche les mouches ! C’est le mien ! Lol !

Océ prend sa douche et se fait belle en moins de temps qu’il faut pour le dire. C’est normal, elle est naturellement canon.

Alex passe en seconde dans la salle de bain (que je vais devoir renettoyer…Grrrrr ! Ben ouais, blonde que je suis !) et ça prend aussi peu de temps puisque qu’elle aussi belle que sa sœur.

C’est mon tour, ce qui prend plus de temps. 1) parce qu’il y a plus de surface à laver. 2) parce qu’il y a du boulot pour redonner figure humaine à la femme au foyer pas maquillée, pas coiffée que je suis aujourd’hui.

L’Homme et Loulou préparent la bouffe. Ben si ! Y’a du boulot pour mettre le fromage raclette joliment dans un plat, pareil pour la charcuterie. Et puis, il y a la crème-oignon-sel-ail à préparer, plus le maïs.

Moi je suis toujours dans la salle de bain, et je me ravale la façade…lol !

Entretemps, nos invités arrivent.

Ils passent au salon, pendant que je me maquille et croyez moi, cacher les cernes que je me tape, ça prend un temps fou…lol !

Je les rejoins et bisous, bonjour, apéro.

Entre nous, la connexion est immédiate et on se met dans l’ambiance détente en 2 deux. On papote, on déconne, on rigole.

Le bonheur c’est simple comme tout.

Allez à table !

Raclette, fromage qui pue, bacon (Eric, ça se dit « béconne » !), jambon, suçuk, patates, vin blanc pour les hommes, lambrusco qui pétillent pour les femmes et coca pour les gamins. Oh pardon Joey ! Jus de banane-pomme pour le mini mâle…et avec une paille stp !

C’est bon, c’est convivial et super sympa.

 

Le repas est fini. On débarrasse sommairement, les hommes et moi allons fumer. Et après, on fait quoi ?

L’Homme propose de jouer au jeu que j’ai fabriqué avec mes pitites mains pour Nouvel An : mimer c’est gagné.

La règle est super simple : on tire un petit carton et on essaye de faire deviner aux autres le mot écrit et dessiné qu’il y a dessus.

Entre parenthèse, ça fait plusieurs jours que je cherche des images sur le net, que je les colle sur des petits bouts de cartons, que je les colorie et que j’écris ce que c’est sous l’image. C’est du boulot et je vais enfin voir si mon idée plaît et peux nous faire passer un bon moment de rigolade…

L’idée est toute conne mais le résultat est génial !

Chacun a un « buzzer maison » : une flûte, une trompette, un sifflet, un moulin qui couine lamentablement, un « meuh » de vache, un « goulougoulou » fabriqué par Alex à l’école et un instrument fabriqué avec des coquilles d’escargot.

Règle du jeu, pour valider son mot, il faut d’abord buzzer.

Le 1er, moi, mime et celui qui buzze et devine prend ma place.

Les mots s’enchaînent : voiture, carotte, pomme, tigre…et ça pulse !

Ca n’a l’air de rien mais tout le monde s’éclate, les petits comme les grands.

On rigole quand Eric mime « sexy » ou qu’Angie mime « gynéco ».

Ils sont tous tellement bons pour mimer comme pour deviner que je cherche d’autres mots dès que je vais fumer.

Joey réussit le tour de force de deviner « pays » et Alex mime une merveilleuse « princesse » plus vraie que nature.

Océ mime avec conviction la « bombe » qu’elle sera plus tard et Elisa assure en mimant « petit ami ».

L’Homme fait preuve de beaucoup d’imagination pour nous faire deviner « noir » et imite une « Marie-Thérèse » qui me fait marrer.

Et moi alors ?

Ben moi, comme j’ai cherché, écrit et illustré tous ces petits cartons (quand même 170 pièces…), je participe peu et prend un peu le rôle de maître du jeu.

J’aide ce qui le veulent et ça me plaît bien.

 

On a bien joué pendant 3h et on a passé une super soirée.

Le test de ce jeu est carrément positif.

Comme quoi les idées les plus simples sont les meilleures ! Il faut peu de choses : un peu d’imagination, beaucoup de travail et l’envie de faire quelque chose de bien.

Voir mes amours et mes amis s’éclater, mimer, deviner, jouer la comédie est un vrai bonheur.

Eric et Alex sont devenus super complices. Comme il est très bon à ce jeu, il a pris la mini crotte sous son aile et l’a aidée à deviner.

Elisa et Océ ont assuré malgré la gêne habituelle des ados de se montrer en public et leur joie est belle à voir. Elles assurent nos filles !

Joey s’est investi et m’a même aidée à trouver de nouveaux mots à mimer. Un sacré pti mec celui-là !

Angie nous a éblouis avec sa classe et sa sensualité habituelles.

C’est presque gonflant de la voir toujours belle celle-là ! Y’en a qui naissent avec tous les atouts pour charmer les gens. Angie est un concentré de sex appeal, d’humour et de franchise. Heureusement qu’elle n’est pas consciente de sa valeur en tant qu’être humain ! Sinon elle aurait déjà pris la grosse tête…

Même l’Homme est sorti de sa réserve habituelle et m’a épatée par sa facilité à mimer.

On a joué jusqu’à minuit passé et j’ai hâte de les revoir, on a tous hâte !

 

Merci à vous tous pour la chouette soirée que j’ai eue grâce à vous !

On remet ça quand vous voulez.

 

LE bonheur c’est ça !

Le bonheur c’est passer un bon moment entre amis, surtout quand on a la chance d’en avoir des aussi cool et géniaux que les miens.

Voilà ce qui me plaît, ce qui rend ma vie intéressante et joyeuse.

Tous ces bons moments deviennent des souvenirs heureux que je peux savourer comme des chocolats fins dans les jours noirs où le cafard est roi.

 

Vivement la prochaine fois !

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 03:01

 

Et voici les dernières pages.

Maintenant je suis sur les rotules...je vais me coucher Ouaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh !

Je m'étire...

Bonne nuit les chéries (chéris).

 

 

Seul bémol…Désolée Anita pour ma franchise…c’est super bon mais…ça s’arrête trop vite !

C’est tellement fin que j’en aurais mangé au moins 2 de plus. Quitte à exploser le bouton de mon pantalon ! C’est dire !

No souci les filles, je suis sur l’affaire et vous promets que la recette des tartelettes d’Anita suivra celle du fondant.

Foi de Sandy, cette recette je l’aurais !

Un pur délice !

Et c’est pas Océane qui me contredira. C’est une de ses tartes préférées et elle s’y connaît la bougresse !

Je n’ai même pas besoin de lui demander ce qu’elle en pense…son regard gourmand rivé sur la dernière tartelette parle pour elle.

Anita, ton excellence en pâtisserie n’est plus à prouver. Si tu as besoin d’une goûteuse pour tester de nouvelles recettes ou pour confirmer le goût délicat des anciennes, tel moi. Je veux bien me « sacrifier » par amitié ! Lol !!!

 

Après 4 mini cakes et 2 tartelettes, mon estomac est presque repu et se détend tranquillement.

J’ai plus faim. Sauf qu’Anita fait les choses bien comme il faut et a acheté un gâteau au chocolat, recouvert de pâte d’amande. Ca forme un visage de femme indienne (d’Inde pas ceux des Etats-Unis qui chevauchent à cru en faisant « houhouhouh ») et c’est super beau (les photos du gâteau et de nos visages souriants seront prochainement sur Fb, promis).

Presque trop beau pour le manger… la pâtisserie « Christian » à la Robertsau est réputée pour son excellence et franchement ils ont réalisé là un très beau gâteau.

Comme Anita n’a pas, à ma connaissance, gagné au loto et qu’un biscuit de chez « Christian » coûte environ un bras, la présence de délicieux gâteau prouve à quel point on sait recevoir chez elle.

Après le plaisir des yeux, celui des papilles.

Hum ! Presque aussi délicieux que les tartelettes…presque seulement !

 

On déguste, on papote et c’est presque aussi délectable que les tartelettes.

Je sais, je fais une fixation sur ces tartelettes mais elles étaient vraiment à tomber.

«- Vous papotez ? Mais de quoi parlez-vous pendant des heures ? » se demandent les hommes.

De tout ! De nos filles, de nos petits tracas quotidiens, de nos journées de dingues et bien sûr des mecs.

De ceux d’avant et de ceux de maintenant.

Les premiers, on leur casse du sucre sur le dos, pas toujours gentiment mais ils le méritent, et les seconds, on les encense. Ben oui ! Si on est encore avec eux c’est parce qu’ils sont géniaux ! Sinon on en aurait changé depuis longtemps…

Chacune y va de son commentaire et on se marre.

Après tout, on est des filles et il n’y a que les mecs pour croire qu’on parle de fringues pendant des plombes !

 

L’aprème entre nanas passe, trop vite.

Alex et ses 2 supers cops s’éclatent comme des folles, Priscilia a du nous quitter pour aller à une fête et Océ assiste à nos discussions, les oreilles grandes ouvertes pour ne pas en louper une miette. Comme sa mère cette puce, toujours au bon endroit, au bon moment. Ca aussi ça doit être génétique…lol !

Et elle a raison. Toute info est bonne à prendre.

C’est ce genre de moment entre femmes qui l’aide à se construire et à savoir quel genre de femme elle veut être plus tard. J’espère qu’elle se souviendra toujours avec plaisir de cette aprème géniale.

Et il ne faut minimiser l’importance des paroles sensées qu’on dit entre 2 conneries…Les femmes lâchent toujours des infos capitales dans ce genre de rendez-vous entre copines.

Des trucs qui paraissent sans importance sur le moment mais qui sont riches d’enseignement pour plus tard. Et ça, Océ l’a bien compris. J’ai au moins réussi ça…lol !

 

Le temps donc passe vite et on a à peine le temps de commencer notre digestion qu’il est déjà l’heure de partir pour Cenya. Elle a pas mal de route à faire et ses 2 petites puces lui pompent pas mal d’énergie. En plus, Nina doit se coucher tôt car elle a école demain (expression typiquement alsacienne « avoir école » qui n’existe pas ailleurs) et qu’elle doit se lever très tôt.

Quitter Nina est douloureux pour Alexane.

Quitter Cenya l’est pour moi.

Qui sait quand on se reverra ? Avant l’entrée à l’université de Nina j’espère…Hihihi !

On se promet de se revoir bien vite, en espérant que nos vies de barjo le permettront et sur des bisous sincères qui claquent joyeusement, on se sépare. Snif !

Sentant que notre tour approche, Chouchou est aussitôt repartie avec Anaïs. Pas vue, pas prise !

Elle a raison, on est bien ici et comme on n’habite pas très loin et que je n’ai pas franchement envie de retrouver ma réalité du dîner-doucher-coucher tout de suite, on reste encore un peu.

Le papa d’Anita est arrivé et je comprends où cette jeune femme a attrapé sa gentillesse…Encore une histoire de gènes !

Ses parents sont adorables et incroyablement chaleureux.  Cette charmante famille est un concentré de gentillesse, un vrai rayon de soleil. Si on pouvait mettre leur hospitalité et leur bienveillance en gélule, la dépression, le cafard et l’ennui ne seraient plus qu’un lointain souvenir.

 

Malheureusement, toute bonne chose a une fin et il est l’heure de rentrer.

Que c’est dur de se quitter !

Alex a les larmes aux yeux de devoir quitter sa grande chérie d’Anaïs.

C’est tellement dur que les 3 filles improvisent une bataille de boules de neige devant la maison.

Elles rient aux éclats pendant qu’Anita et moi trouvons de nouveaux sujets de papotage intensif.

Là, les mecs ne comprennent plus.

4h déjà que nos langues fonctionnent à plein régime et nous n’avons ni crampe musculaire, ni panne de cerveau.

A vrai dire, nous n’avons même pas éclusé un millième des sujets qui nous intéressent.

Laissez tomber les mââââles, c’est génétique !

Vous, ce sont les jeux vidéo et le sport qui vous font kiffer, nous c’est la ronde des mots et des images. Sans oublier les souvenirs…

Chacun son truc et pas de critique ou je vous taille un costard 3 pièces ! Lol !

 

Je déneige sommairement la Sandymobile. Comme je me la pète en disant ça !

On s’imagine la bagnole de « Golden Eye » alors que je me trimballe plutôt au volant de la caisse du « Corniaud »…mdr !

J’attrape un Alex enneigée de tête aux pieds, genre Abominable fillette des neiges et on s’embrasse. Encore ? Ben oui, les filles, enfin nous, adorent les bisous.

On monte difficilement dans la voiture (quelques menaces bien dirigées et voilà, le calme et l’obéissance reviennent)

 

On monte dans la voiture.

Un dernier « coucou-au revoir » de la main et direction la maison.

Chouchou semble avoir le cœur brisé. Heureusement que la fatigue l’a submerge ! Seules quelques larmes arrivent à se faufiler sur ses joues avant que le sommeil la rattrape.

Elle me fait promettre qu’elle reverra Anaïs bien vite. Bien vite, bien vite…dès qu’on pourra !

Océ et moi revivons notre aprème entre nanas avec plaisir et un poil de tristesse.

Dommage que se soit déjà fini !

Pourquoi est-ce que les bons moments passent plus vite que les mauvais ?

Je connais déjà la réponse logique mais ça me gave quand même.

 

C’était vraiment génial et tout le monde a passé une super aprème entre nanas.

Je suis pleine à rabord de jolis souvenirs et joie. Ma cuve perso de bonheur est pleine.

Comme quoi, il en faut peu pour que la vie soit belle et digne d’être vécue !

Un moment comme celui que je viens de vivre est précieux et bien trop rare.

Et son souvenir est un baume à utiliser les jours de grand stress, un rayon de soleil qui réchauffe, une raison de croire en un monde meilleur.

 

Merci de tout cœur Anita !

Merci à tes charmants parents !

Merci à tes adorables filles !

Merci à Cenya et à Nina boupele.

On dirait des remerciements pour une remise des césars…lol !

Grâce à vous tous, j’ai passé une aprème entre nanas vraiment géniale qui m’a regonflée à bloc et redonné l’impulsion nécessaire pour affronter mon quotidien et ses tracas.

Merci aussi à mes génialissimes filles qui ont été obéissantes, bien élevées, en un mot : parfaites !

Je suis vraiment très fière de vous ! Promis, la prochaine fois, je vous embarque de nouveau.

 

A refaire les filles ?

C’est sûr et le plus vite sera le mieux !

 

Gros gros bisous à toutes.

 

Votre Sandaï préférée

 

PS : Anita, je compte sur toi pour m’envoyer tes 2 recettes. Océane trépigne déjà d’impatience d’essayer tes tartelettes « de la mort qui tue ! ».

Quant à ton papa, dis-lui bien que je n’ai pas oublié sa proposition de me faire goûter à ses nems et autres samoussas… C’est le genre de proposition que je garde en mémoire. Et si tu tiens tes talents culinaires de ton papa…j’en salive déjà…lol ! Bisous plein

RePS : Merci pour « handybag »…j’ai un petit creux que je vais remplir avec le gâteau-indienne au chocolat…pas question que je touche à la tartelette, ni aux minis cakes…L’Homme a le droit de goûter lui aussi…bisous dodo maintenant. A très très bientôt !

 

 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 02:59

 

La suite ?

La voilà !

 

Cette jeune femme a un sourire merveilleux. Ses filles, Priscilia, 14 ans, et la fameuse Anaïs, 9 ans, d’ailleurs aussi. Il m’a suffit de rencontrer leur grand-mère pour comprendre que le sourire, dans cette famille, c’est génétique et maternel.

Elles ont toutes un sourire, franc, éclatant et chaleureux. Je peux vous dire que par un temps aussi enneigé et glacial que celui qui règne en Alsace en ce moment, c’est un vrai bonheur, tendance radiateur haut de gamme.

En quelques secondes, ça vous réchauffe de partout, le cœur et l’âme compris.

 

A peine arrivée, Alexane  a quitté ses bottes fourrées, collé un rapide bisou sur la joue tendue d’Anita et s’est précipitée dans l’escalier, à la suite de sa grande copine. Speedy Gonzales déguisée en fillette !

Timide ma fille ? Jamais avec Anaïs !

Moins de 5mn après notre arrivée dans la maison, on les entendait rire en jouant ou jouer en riant, c’est comme vous voulez.

 

Océane, Priscilia, Anita et moi sommes allées dans le salon pour attendre Cenya et son adorable Nina.

Hum ! Je vous laisse deviner la formidable odeur de nourriture qui nous chatouille les narines…

Vivement que Cenya arrive qu’on puisse vérifier si ce qu’a préparé Anita est aussi bon au goût qu’à l’odorat !

 

Pour tromper mon envie de filer à la cuisine pour faire une razzia sur le buffet, je me lance dans un jeu de séduction féline pour charmer le beau « mâle poilu » de la maison : un superbe main coon gris et blanc, qui répond au nom de…ben il n’a pas vraiment de nom. Il vient d’arriver et n’est pas vraiment un chat de salon. C’est plutôt un matou bagarreur qui a élu domicile dans la maison. Un petit pacha félin quoi !

Appelons-le, Messire Chat Touffu.

Messire Chat Touffu donc, MCT pour faire plus court, est un chat plutôt sauvage qui n’aime pas être collé, caressé, papouillé tant qu’il n’en a pas envie, à savoir, tant qu’il n’a pas faim. Un vrai matou je vous dis.

Sauf que moi, les défis, ça m’interpelle et charmer ce râleur-griffeur me tente beaucoup. Autant les mâles du genre humain résistent bien à mes charmes, autant les félins de tous poils, j’en fais mon affaire.

Je lui tends la main pour identification olfactive et je tente un câlinou dans le cou.

Réponse : une tape de sa patte sur la mienne. Ok !

J’essaye doucement le dessus du crâne…c’est vrai, je cherche un peu le bruit…

Réponse : un petit coup de crocs, histoire de marquer sa désapprobation.

Rien de bien méchant, juste un léger avertissement.

Sauf que moi, le « non » me pousse toujours à aller plus loin…

Nouvelle tentative de gratouille avec un ronronnement cette fois-ci.

Réponse : il ferme à demi les yeux, penche la tête en arrière et ronronne 2-3 coups.

C’est gagné ! Encore quelques paroles roucoulées et je l’ai dans la poche.

In the pocket the cat !

Et que je me couche tout près de la blonde. Et que je me frotte la tête sur son mollet. Et que je ferme les yeux, la tête étirée en arrière au max. Si c’est pas une déclaration enflammée ça, alors je ne m’y connais pas.

MCT et moi, c’est une histoire qui commence.

Il se couche à côté de moi et je le gratouille sans vergogne.

Dommage que je n’ai pas parié ! Sur ce coup, j’aurais pu gagner gros !

Yes ! Et un « youpi » pour la blonde qui a marqué un bon point.

Aux dires d’Anita, MCT n’est pas branché papouilles. Et ouais mais moi j’étais un chat dans une autre vie…

Cenya n’est toujours pas arrivée, alors on papote.

Ben oui, on est entre nanas !

Et nous, on a pas besoin d’une PS3, d’une Wii et autre Xbox pour passer un bon moment. On a juste besoin d’une langue musclée, reliée à un cerveau bien plein.

Et discuter avec Anita, c’est comme une rivière. C’est limpide, fluide, rafraîchissant et naturel. Un vrai bonheur !

 

A y est ! Cenya et Nina sont arrivées !

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle resplendit. Une vraie madone avec son bidon XXL !

Et oui, elle est enceinte ! Et non pas d’une, mais de 2 merveilles de petites filles en devenir.

Franchement, ça lui va super bien !

Quand je repense à moi, enceinte, je dois bien avouer que je suis un peu jalouse. J’avais l’air d’une montgolfière gonflée à l’hélium. Cenya, elle est tout simplement sublime !

Nina a grandit. Parfois, je dis de ces évidences ! Bien sûr qu’elle a grandit. C’est généralement ce que font les enfants entre 2 visites…D’autant plus que ça fait au moins 1 an, voir plus, que je ne l’ai plus vue. Eh Cenya Bipele, tu l’as entendu le reproche dans ma voix ? Ca veux dire que c’est trop long 1 an pour 2 super cops comme nous ! Message reçu ? Hopla geiss ! Lol !

Donc, elle a grandit. Elle a encore ses joues à croquer et ses cheveux tout blond de petite fille mais pas de doute, c’est une grande maintenant.

 

On a à peine le temps de s’embrasser et de faire un câlin que les filles surgissent de l’étage et l’embarquent illico dans leurs jeux bruyants et joyeux de midinettes. A pu Nina !

 

Heureusement que c’est le moment de faire honneur à ce qui fait embaumer toute la maison…

Une seule bouchée et je confirme ! C’est aussi bon au palais qu’aux narines.

Miam ! Les mini cakes aux crevettes sont légers, tendres à souhait et bien équilibrés. On dirait que je passe dans l’émission « masterchef »…trop drôle ! Mon verdict « cuisinière Anita » c’est très bon, vous continuez l’aventure avec nous.

Nan, franchement c’est très bon.

Euh Cenya, c’est pas la peine de trifouiller ton mini cake…Anita a déjà enlevé le petit papier de cuisson. Ce que tu enlèves là c’est de la pâte.

Apparemment, je ne suis pas la seule blonde à table…Mdr ! C’est trop drôle de la regarder tripoter son cake pour trouver le papier.

Anita, la recette s’il te plaît !

 

Après le salé, le sucré : des mini tartelettes au citron.

Verdict : Whaouhhhhh ! C’est clair que l’aventure « masterchef » continue pour vous Anita !

Après avoir goûté le Fondant d’Anita, je savais qu’elle est une pâtissière hors pair…Mais je n’aurais pas pensé qu’elle pourrait faire encore mieux.

Ben si ! C’est délicieux, fondant à l’intérieur et craquant autour, ni trop acide, ni trop peu, sucré à merveille et ça se mange sans faim. Malheureusement pas sans fin.

 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 02:48

 

Ouais une aprème entre nanas chez Anita. Vous voulez savoir comment ça s'est passé ? Lisez...et laissez vos commentaires.

Bbisous

 

Que c’est bon !!!

Je viens de passer une formidable aprème entre nanas !

Merci Anita de nous avoir invitées.

Merci Cenya d’avoir partagé ce moment avec nous.

Y’a pas à dire, sans nos bonhommes, même si on les aime très fort (faudrait pas vexer le « mâle » qui sommeille en chacun d’eux…lol !), c’est quand même mieux entre nanas. On peut papoter comme des folles de tout, de rien, sans s’exposer à leurs haussements intempestifs d’œil outragé ou à leurs froncements rageurs de sourcils broussailleux.

Du coup, rien qu’entre femmes, on peut vivre des heures magiques, une vraie parenthèse heureuse de détente dans nos vies de mamans supra occupées.

Le panard !

 

Je vous raconte ? Ca vous branche ?

Allez, je veux bien partager cet instant rare et précieux avec vous mes cops adorées.

 

Anita (oh grande et génialissime instigatrice de cette aprème de rêve, je te bénis !) est une collègue à mon homme que j’ai eu le plaisir de rencontrer il y a quelques semaines. On avait passé un autre moment super et on s’était promis de remettre ça.

La vie ne laisse que peu de place pour toutes les choses que l’on voudrait faire (contrairement à toutes celles qu’on doit et qu’on n’a pas envie de faire…vous voyez de quoi je parle, je parie…) et malgré l’envie, on a rarement le temps.

Mais Anita est une femme qui sait prendre les choses en main !

Elle nous a donc contactées, Cenya et moi, et invitées chez elle pour une aprème rien que pour nous.

Anaïs, sa cadette, et Alexane, la mienne, ont eu un véritable coup de foudre amical, malgré les 5 ans qui les séparent.

Depuis qu’elles se sont rencontrées, nous vivons, nous les mamans, un mini calvaire.

Chez moi, ça fait :

- Mamon, on va quand chez Anaïs ? Elle me manque beaucoup tu sais. C’est ma super copine ! »

Et apparemment, c’est pareil de l’autre côté…

Cette question, la mini crotte me l’a posée des dizaines de fois depuis. Au réveil, à l’heure du repas et même au moment de l’extinction des feux. Une vraie fixation  qui menace de devenir une obsession !

Perso, ce serait un plaisir de revoir Anita.

Elle est douce, adorable, gentille, souriante et super intéressante.

Elle a, en outre, une qualité qui me ravit…elle fait un fondant au chocolat…une vraie tuerie !!

Je vous passerai la recette du « Fondant d’Anita »…mais seulement si vous êtes bien sages…lol !

 

Malheureusement, entre « vouloir » et « pouvoir » il y a un monde et une foule de journées surbookées !

 

En plus, revoir Cenya et sa Nina Boupele (de l’âge d’Alexane) me ferait bigrement plaisir.

Et vlan dans les jolies dents ma Bipele (message perso pour Cenya).

 

Le rendez-vous est pris pour mercredi 15 décembre à 15h chez Anita. Aujourd’hui donc.

Océane est ravie d’y aller car elle ne connaît que mes dires et ceux de sa sœur pour se faire une opinion d’Anita et sa famille. La dernière fois, elle était en week-end chez son père.

Alexane, elle, ne sait rien.

Pas folle la guêpe ! Je n’en ai parlé à la mini crotte que ce matin …

Pas question de me faire pourri 200 fois par jour par :

- Mamon, c’est maintenant qu’on va chez Anaïs ? » suivi du sempiternel « Pff c’est long ! »

En fait, je lui ai annoncé la bonne nouvelle vers 9h30 10h, ce matin.

- On va chez Anaïs ?

- Oui ma puce.

- Iiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Je suis trop contente !!!!! »

C’est pas pour rien que j’ai appris la LSF…Chouchou a une voix qui porte fort et loin et la joie plutôt bruyante…Mdr !!

- Et on y va maintenant ?

- Pas de suite.

- Quand ?

En fait, c’était plutôt un très long « Quananananand ? »

- Après manger.

- Après manger ? Bon alors on mange ? »

Quelle canaille c’te gamine !!

- Non, on s’habille, on prépare à manger, on mange, on fait des bredele de noël (en alsacien, ça se dit « winochstbredele » à dire 10 fois de suite très vite…Hahaha !) et on y va.

 

A partir de ce moment-là, elle m’a posée la question « C’est l’heure ? On y va ? » un bon millier de fois. Je vous laisse imaginer à quel point ça m’a gonflée…

Donc, on s’est habillée, on a préparé à manger, on a mangé et on a pas fait de winochstbredele. C’était ma punition pour leur attitude de chieuses en puissance. Faut pas pousser Mémé dans les orties !

Je ne sais pas si c’était l’excitation due à notre invitation ou à la neige mais elles étaient chiantes au-delà de toutes mes espérances et souvenirs.

Il a fallu que je les menace de les laisser à la maison pour qu’elles se souviennent des règles de base de la maison : respect, gentillesse et patience.

Pas facile !

A la place, je les ai occupées en leur demandant de fabriquer quelque chose.

Des dessins (5) à offrir pour Alexouille et 2 bricolages pour Océanette.

Pour celles qui s’en souviennent, elle a fait les mêmes décos rondes de noël à accrocher à la fenêtre ou à la porte d’entrée que celles que les enfants ont faites sur le marché de noël de Reichstett avec l’Association Dynamique Reichstett.

Elles ont fini leurs bricolages et on a pris la route, sous une neige tombante à gros flocons…avec ½ heure de retard…bien sûr !

Je ne peux décemment pas arriver à l’heure… J’ai une réputation à tenir, moi !

 

Chose extraordinaire, je ne me suis pas perdue. Entre les explications de l’Homme et celles d’Anita, j’étais plutôt larguée.

Mais grâce à ma copilote de choc, ma fabuleuse fille, Océ la talentueuse, j’ai trouvé le chemin et la maison d’Anita comme un pro du volant. Yes !!

 

C’est la seconde fois que je vais chez elle et l’accueil est toujours aussi exceptionnel.

 

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 10:18

C'est enfin à nouveau l'époque des Winochstbredele !

Et cette année, j'ai décidé de faire moi-même mes bredele.

 Youpi, on va pouvoir se bâfrer à volonté !

Ben oui, c'est permis à Noël...

Sinon à quoi serviraient les bonnes résolutions du 1er janvier ??? Lol !

Essayez cette recette super simple et laissez-moi vos commentaires…

Bonne dégustation !

 

Butterbredele typiquement alsaciens

 

  

C’est une recette très simple à réaliser seul ou avec les enfants.

Elle me vient, non pas de ma grand-mère…mais d'Elisabeth, la maîtresse de ma fille de 4 ans et demi. Un grand merci à elle si elle me lit.

Nous en avons fait hier en classe et non seulement ils étaient délicieux mais en plus, je me suis éclatée à les faire avec ma mini crotte et ses camarades de classe.

Voilà une bonne manière de passer du temps avec nos puces ! Ludique et délicieux...Que demande le peuple ?

 Alors à vos fourneaux ! Essayez ! V ous m’en direz des nouvelles…

 

Ingrédients :

 

- 500g de farine

- 250g de sucre

- 250g de beurre ramolli

- 2 œufs

- 1 sachet de sucre vanillé

- ½ sachet de levure chimique

- une pincée de sel

- 2 jaunes d’œuf pour faire briller

 

Préparation :

 

  1. Préchauffer votre four à 200-220°, Th 6-7.
  2. Versez la farine, la levure, le sel et les sucres dans un récipient et mélangez.
  3. Ajoutez les œufs en entier sans mélanger.
  4. Coupez le beurre ramolli en petits cubes et ajoutez-les à la préparation.
  5. Froissez la préparation entre vos doigts pour en faire comme des miettes.
  6. Formez une boule de pâte. Il n’y a pas besoin de laisser reposer.
  7. Mettez un peu de farine sur votre plan de travail et étalez la pâte.
  8. Faites des formes à l’emporte pièces jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pâte.
  9. Avec un pinceau, badigeonnez le jaune d’œuf sur les bredele et mettez au four pour 10mn environ. Vérifiez la cuisson, les butterbredele doivent être dorés (voir photo ci-dessus).

 

Variantes :

* On peut rajouter 1 ou 2 cc de cannelle, c’est délicieux !

* Pour ceux et celles qui n’ont pas peur de manger bien sucré, on peut remplacer l’œuf qu'on badigeonne par un glaçage à base de sucre et pourquoi pas de colorant alimentaire...

Pour cela : il faut 1 blanc d’œuf non battu, quelques gouttes de citron (pour faire briller) 200-250g de sucre glace et quelques gouttes de colorant alimentaire pour finir. Mélangez le tout et badigeonnez les bredele.

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 07:28

5) Implanter son enfant revient, pour pas mal de Sourds, à « réparer » la surdité, à « réparer » son enfant comme s’il était né « cassé ». Pour certains, dont moi par exemple, c’est une idée absolument insoutenable, impossible à accepter.

Réponse possible du camp des « pour » : Quel mal y a-t-il à tout faire pour améliorer la vie de son enfant en améliorant son corps ? La science sert à ça non ?

Ma réponse : C’est une envie légitime…quand il s’agit d’aider un enfant en danger à être heureux. Réparer une hanche « défectueuse », remettre une épaule démise car la vie serait trop dure sans cette aide. Mais on peut être sourd et parfaitement heureux de son sort et de sa vie !

N’est-ce pas là notre but à tous ? Etre heureux ?

De plus, un enfant perçu comme « imparfait » ou « réparable » peut-il vraiment connaître le bonheur ?

Un enfant, même s’il vient à peine de naître, ressent les émotions de ses parents et éprouve la joie, la peine ou l’angoisse de ses parents.

Voyons, ce bébé qui vient de naître et qui est blotti dans les bras de ses parents submergés de bonheur, n’est-il pas parfait ?

Ne représente t’il pas la 1ère merveille du monde aux yeux ébahis de ses parents ?

Faut-il vraiment gâcher tout ce bonheur tout neuf par un dépistage précoce et l’annonce brutale de sa surdité ? Pourquoi vouloir à tout pris, dès les tous 1ers jours pointer du doigt ce qui n’est pas « conforme » ?

Et conforme à quoi ? Aux diktats d’une société plus intéressée par les profits à faire coûte que coûte que par la possibilité de nous rendre la vie plus facile, plus belle ?

Foutaises !

Le bonheur n’a pas besoin de perfection !

Il a besoin de respect, de tolérance et surtout d’amour.

Car c’est grâce à ces sentiments qu’un enfant grandit, se construit et vit dans le bonheur. Point barre !

C’est le regard des autres qui détruit et fait souffrir, pas le fait d’être sourd.

C’est la peur de la différence qui exclut et rend malheureux, pas la surdité.

Un implant n’y changera rien.

 

Tant que les Entendants n’auront pas compris que la surdité n’est pas une maladie honteuse, ni un handicap au bonheur, toutes les inventions genre implant ni changeront rien.

 

Et si on changeait plutôt les mentalités, au lieu de vouloir à tout pris changer les Sourds en Entendants ? A méditer, non ?

 

Certains Sourds avec qui j’ai parlé voient dans le dépistage précoce de la surdité, une attaque personnelle et je les comprends.

C’est dire haut et fort que les Sourds sont anormaux, handicapés, malades et qu’il faut absolument les repérer dès la naissance pour les changer, les transformer, les réparer. Donc, en gros, éradiquer les Sourds…Quelle horreur !

Purée ! Y ‘en a qui ont pris des baffes pour bien moins que ça !

 

La surdité n’étant pas une maladie que l’on peut guérir, quel besoin a-t-on d’imposer un dépistage précoce et stressant pour tout le monde à un bébé qui vient de naître ?

Quel irrépressible besoin a-t-on de « gâcher » le plaisir des nouveaux parents en leur annonçant que leur merveilleux petit bébé de 2 jours est « anormal » ?

Les 1ers mois de l’enfant sont suffisamment fatigants et riches en émotions sans avoir à en rajouter une couche.

 

Alors, oui, je suis « contre » ce dépistage parce que je suis « pour » la découverte de son enfant dans un minimum de joie, de tendresse et de sérénité.

Je suis « contre » parce que j’aime l’idée que les seules préoccupations des nouveaux parents sont les couches, les bains, les câlins, les bisous et la gestion, au quotidien, de ce miraculeux petit être, né de l’amour.

Je suis « contre » parce que mettre un bébé qui vient de naître dans une case « anormal » ou « handicapé » ne ressemble pas au cadeau normal à faire pour célébrer le bonheur d’une nouvelle vie.

Je suis « contre » parce que la maternité est suffisamment difficile à gérer sans l’étiquette « sourd ». Ce n’est pas l’idée que je me fais de la maternité.

 

Bon sang, ne peut-on attendre quelques mois ?

Après 6-8 mois, il est encore largement temps d’implanter son enfant pour ceux qui le désirent !

Mais ces 6-8 mois permettent aux parents de créer avec leur enfant des liens indispensables à l’évolution de toute la famille.

 

Et puis c’est quoi cette volonté de gommer toutes nos différences ?

 

Pour moi, et d’autres plus avisés que moi, le dépistage précoce de la surdité ne vise qu’à stigmatiser le bébé et à permettre de proposer aux parents anéantis une solution hasardeuse et surtout source de beaucoup d’argent.

Dès la surdité annoncée, l’implant est mis en avant comme la seule solution acceptable pour de bons parents aimants qui veulent le bonheur de leur enfant.

« Il deviendra « normal » comme les autres. »  Ouais, tu parles Charles ! Rien n’est moins sûr !

C’est vrai que plus tôt l’enfant est implanté, plus grandes sont les chances de réussites.

Mais l’implant n’est pas LA seule solution, ni même la meilleure.

Accepter la surdité, différence de son enfant en est une autre.

Lui enseigner la LSF ou la LPC est encore une autre option pour que son enfant puisse grandir et vivre heureux.

 

Proposer toutes les solutions connues, sans en privilégier une plutôt qu’une autre, devrait être l’attitude normale de l’équipe soignante au moment de l’annonce de la surdité.

Ce n’est, malheureusement pas toujours le cas, surtout dans les hôpitaux où l’implant cochléaire est fréquemment pratiqué.

Chaque parent devrait être libre de rencontrer des médecins et des représentants d’associations de sourds pour découvrir les solutions possibles et choisir la meilleure solution pour son enfant.

 

Rencontrer des Sourds pour comprendre que la surdité n’est PAS une maladie mais un état qui n’empêche pas le bonheur.

 

Mais pour ça, il faudrait enfin reconnaître qu’il existe une identité, une culture et une langue sourdes.

Un dépistage précoce se justifie dans le cas de maladies mortelles ou de handicaps graves qui mettent la vie même de l’enfant en danger.

Or ce n’est pas le cas de la surdité !

Considérer la surdité comme telle revient à nier l’identité sourde, à tuer la LSF et à bafouer la riche culture sourde.

 

En fait tout ça est assez simple. Ca pourrait presque donner lieu à une loi universelle (genre théorème de Pythagore…vous savez, si A=B et B=C alors A=C) :

Tout humain a droit au bonheur.

Un Sourd est avant tout un humain.

Un enfant, même sourd, est un être humain à part entière, donc il a droit au bonheur.

Ca vous paraît clair ?

Bon c’est vrai que je m’emballe un peu beaucoup et que ma méthode de raisonnement n’est pas super orthodoxe mais le fond est assez vrai, non ? C’est juste assaisonné façon « Sandy »…lol !

 

Tout ça pour expliquer que le bonheur est un droit, quelle que soit notre nature, notre physique, nos capacités. C’est notre droit d’être heureux et la société qui nous entoure devrait avoir pour but de nous rendre heureux…J’ai bien dit « devrait »…

Pour l’instant, elle se contente de régler nos vies pour les rendre encore plus difficiles, plus limitées.

 

Et si supprimer la surdité (par un implant par exemple) n’était qu’un début ?

Après, on pourrait éradiquer la cécité ? Et pourquoi pas l’obésité, le nanisme et le gigantisme ?

Et puis quand les êtres humains seraient tous de taille, de corpulence et même de pointure moyennes et « parfaites », on pourrait s’attaquer à la couleur de peau, de cheveux, d’œil ? Ou pourquoi pas uniformiser l’intelligence ?

Bref, on pourrait aussi contester et combattre tout ce qui diffère de l’être humain suprême, « l’homo perfectus » ? 

Quelle horreur !!

C’est une horreur parce que gommer toutes les différences conduit à un monde uniforme où rien ne brille. Un monde mort qui n’évolue plus.

Un horrible monde où on serait tous pareils. Tous heureux ? Franchement, j’en doute.

 

Moi je rêve d’un monde où chacun pourrait s’exprimer sans crainte, ni honte.

Un monde où la différence serait une richesse qu’il faut chérir et préserver.

Un monde où le respect de soi et des autres serait une notion incontournable, une évidence.

Un monde enfin où les enfants pourraient naître et vivre différents, dans la tolérance et l’acceptation de ce qu’ils sont et pas être obligés à paraître ce qu’on attend ou qu’on souhaite d’eux.

Aimer son enfant comme il est, avec ses imperfections et ses défauts est drôlement difficile à assumer mais ça me paraît si juste !

Et vous, de quel monde vous rêvez ?

 

Alors voilà les raisons pour lesquelles je suis « contre » le dépistage précoce de la surdité.

C’est mon opinion et je la partage…lol !

 

J’espère avoir réussi à vous éclairer, au moins un peu, sur les raisons pour lesquelles certains Sourds se sont réunis mardi devant la préfecture.

J’espère avoir su expliquer un peu ce sujet épineux qui alimente la polémique.

J’espère vous avoir fait un peu ressentir ce qu’éprouvent certains Sourds avec qui j’ai eu la chance de parler.

 

Si vous avez des questions, laissez vos commentaires et j’y répondrais avec mon cœur, en toute franchise.

Et si vous voulez en savoir plus sur la culture et la langue sourdes, osez aller vers les sourds et posez leur vos questions. Ils sont ouverts à la discussion.

 

Dans le cas où vous auriez besoin d’une interprète LSF…je veux bien essayer de faire le lien entre vous, même si j’ai honte d’avouer que j’ai pas mal oublié mes cours de LSF…Honte à moi ! Lol !

 

Pour finir (enfin ! pauvres yeux fatigués !) à tous ceux qui sont « contre », comme à ceux qui sont « pour », je n’ai que 3 mots à dire : Respect – Tolérance et Amour.

 

Bisous plein.

 

 

PS : Je tiens à préciser que je suis absolument « pour » tout dépistage précoce de toute maladie ou handicap qui empêcherait à un enfant de vivre, grandir, exister et connaître une vie pleine de bonheur.

Pour conclure, je me répète mais c’est très important : la surdité n’est PAS une maladie !! Bizzzzzzzzzzzzzzzz    

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 07:26

Avec mon optimisme naturel, je veux croire que ses motivations étaient purement altruistes et humanistes.

Pauvre gars ! Quand il voit tous les débats animés que son invention provoque, il ne doit rien y comprendre et doit se sentir bien con !

Parce que même si l’idée était noble au départ, sa mise en pratique cause pas mal de problèmes.

 

Mais l’implant cochléaire, c’est quoi en fait ? D’après Wikipédia, c’est :

L'implant cochléaire est un implant électronique qui vise à restaurer un certain niveau d'audition pour certaines personnes sourdes (surdités endocochléaires profondes) et pour des personnes souffrant d'acouphènes, en stimulant directement les terminaisons nerveuses de l'audition situées dans la cochlée, au moyen d'électrodes implantées chirurgicalement.

En gros, c’est un appareil composé de plusieurs parties qui agissent soit en externe, soit en interne.

La partie externe se compose d’un microphone (situé sur l’oreille comme une branche de lunette) qui capte les sons, d’un processeur vocal (qu’on porte comme un baladeur) qui les transforme en ondes électriques et d’un émetteur ou antenne (situé directement sur le crâne au –dessus de l’oreille) qui va les envoyer vers le cerveau.

La partie interne est composée d’un récepteur qui reçoit les ondes et les transmet, grâce à une porte  électrode aux électrodes placée directement dans l’oreille interne, plus précisément dans la cochlée. D’où le nom.

Voilà pour l’explication à peu près scientifique ! Si vous voulez en savoir plus, allez sur le net, on y trouve tout…

 

Maintenant que vous voyez un peu mieux ce qu’est un implant cochléaire, je vous laisse imaginer les conséquences qu’un tel appareil peut faire physiquement.

 

D’après des personnes Sourdes l’ayant testé pour nous, l’implant est souvent mal vécu à l’âge adulte (même pour ceux qui ont été implantés très jeunes !). Certains jeunes implantés devenu jeunes adultes rejettent leur implant et exigent qu’on leur retire.

Outre les problèmes de rejet, c’est quand même un corps étranger, il oblige l’implanté à vivre de façon différente.

Il faut à tout prix éviter les chocs dans la région de l’implant, au risque de mourir...

Il faut affronter le regard des autres avec un truc bizarre collé au-dessus de l’oreille. Pour les filles, ont peut laisser les cheveux longs pour le cacher mais les garçons n’ont pas cette chance.

Rien que l’idée de devoir « cacher » quoi que se soit me hérisse !

Ensuite, il faut s’attendre à gérer une grande fatigue et même des maux de tête, dus à l’exposition permanente aux bruits normaux de la vie et de la ville. Sons qui avouons-le peuvent être bien fatigants et stressants pour le cerveau.

 

Avant d’en parler à Albert, mon cher prof de LSF sourd profond, je pensais moi aussi que l’implant était la solution miracle, celle qui allait permettre aux Sourds d’entendre la musique et jouir du doux son d’un rire d’enfant.

C’est lui qui m’a ouvert l’esprit en m’apprenant par exemple qu’il était DJ. Un DJ sourd ?

Incroyable ! Mais pourtant vrai ! Il est DJ et apparemment un bon !

Mais comment donc une telle chose est possible ?

Albert m’a expliqué qu’il « entendait » la musique, différemment de moi, tout simplement.

Là où je n’utilise que mon oreille, lui utilise son corps tout entier grâce aux vibrations.

Là où mes oreilles se délectent du rire de mes filles, ses yeux à lui jouissent de l’image de la joie sur un visage d’enfant.

Moi j’entends la musique et les rires, lui les sent et les voit.

Le résultat est le même : comme moi, il adore la musique et les rires d’enfants.

C’est le chemin qui est différent parce que nous sommes différents l’un de l’autre, c’est tout !

 

Revenons à l’implant.

Un appareil qui rend les Sourds Entendants, c’est génial !!

Ouais, ben pas tant que ça !

Pourquoi ? Parce que l’implant cochléaire ne supprime pas vraiment la surdité et est inopérant concernant les autres problèmes de l’ouïe.

C’est pas moi qui le dit c’est Wikipédia et les spécialistes. Moi, je me contente juste de relayer l’information.

Mais alors vous ne comprenez plus rien.

Oh, rassurez-vous, les implantés entendent ! C’est indéniable !

Mais ils entendent tout, à tort et à travers. Ils entendent tant que leur cerveau a du mal à gérer cet afflux d’informations.

Là encore je ne fais que répéter ce qu’on m’a dit…En somme je suis un perroquet…hahaha !

Je ne fais qu’exprimer l’avis de certains qui sont « contre » les implants cochléaires.

Parce qu’entre nous, le « pour l’implant » est largement exprimé, documenté et relayé par les médias.

Je pense qu’il est important que le « contre » soit également connu. C’est une question de justice et la rebelle que je suis depuis toujours aime la justice ! Yes !

 

Donc l’implant ne rend pas un Sourd, entendant ? Ca paraît dingue dit comme ça !

Ben ouais !

Etre Sourd ce n’est pas qu’une question d’oreille. Pourquoi ?

Parce que quand l’oreille ne fonctionne pas dès la naissance, la partie du cerveau réservée à l’ouïe n’est pas sollicitée.

Or le cerveau est un muscle qu’il faut entraîner régulièrement pour en jouir pleinement.

Quand un enfant naît sans les fonctions auditives, la partie « ouïe » de son cerveau dort et plus le temps passe, plus c’est difficile de l’éveiller.

Il n’y a que la Belle au bois dormant qui puisse dormir 100 ans et se réveiller d’un baiser, fraîche comme une rose ! Lol !

 

Mais alors, l’implant est justifié ! Il stimule la partie consacrée à l’ouïe et à terme, l’enfant sourd deviendra entendant. Ouais, superbe déduction, mais non !

Désolée de briser vos illusions.

Car le cerveau n’est pas qu’une masse traversée d’ondes électriques (l’implant transforme les sons en ondes électriques). L’implant n’est pas aussi perfectionné qu’un cerveau humain. La nature reste plus forte, plus douée.

Car si le cerveau a besoin d’ondes électriques pour fonctionner, il a aussi besoin de connexions.

A quoi cela sert-il de payer EDF si on n’a pas les câbles pour véhiculer l’électricité ?

Dans le cas d’un enfant sourd, les connexions sont absentes. Entendre le bruit d’un ruisseau, ne suffit pas à l’identifier en tant que tel. Pour cela, il faut faire appel à une autre partie du cerveau. C’est probablement la même partie qui permet de traduire ce que voit l’enfant. Sauf que les connexions entre l’oreille et cette partie du cerveau n’existent pas chez un enfant sourd.
Par contre, elle existe entre l’œil et le cerveau. Alors pourquoi ne pas utiliser ce qui existe déjà, ce qui déjà en place ?

 

Un enfant implanté doit participer activement à de nombreuses séances chez un spécialiste de l’audition. Il doit apprendre à apprivoiser les sons qu’il entend, les répertorier et les classer pour pouvoir les utiliser plus tard.

« Un enfant entendant doit faire la même chose » me direz-vous. Oui et c’est tout à fait naturel.

Ce qui n’est pas le cas d’un enfant sourd. Il doit forcer son cerveau à apprendre les sons qui sans l’implant ne signifient rien pour lui.

C’est un travail long et difficile qui n’a rien à voir avec l’apprentissage normal de la langue maternelle parlée d’un enfant entendant.

Pour un enfant sourd qui perçoit le monde par les images, la LSF ou la LPC sont beaucoup plus naturelles, moins douloureuses.

Je risque de choquer pas mal de gens et je m’en excuse par avance mais je vois l’enfant implanté comme un « perroquet » qui imite et répète. Or ce n’est pas le rôle d’un enfant, quel qu’il soit.

L’imitation ne permet pas à l’enfant sourd de se construire tranquillement, de s’exprimer naturellement.

L’apprentissage de la LSF et la communication par les signes permet à l’enfant sourd d’entrainer et construire son cerveau d’une façon naturelle et aisée pour lui.

La LSF, grâce aux mains, aux expressions faciales, au corps tout entier permet réellement à l’enfant sourd de s’exprimer.

Pour s’en convaincre, il suffit de voir les vidéos de certains Sourds qui parlent de leur enfance et de leur joie lorsqu’ils ont enfin pu s’exprimer en LSF, après des années en école « normale », en « intégration ». Ils ont vécu ça comme une délivrance.

Quasiment exclu dans notre monde d’Entendants, ils sentaient enfin qu’ils appartenaient à un monde, le monde des Sourds. Ils n’étaient plus obligés de « faire semblant » ou « faire comme », ils pouvaient être eux-mêmes et heureux. N’est-ce pas là le but ultime de tous ?

 

Concernant l’implant cochléaire, on oublie trop souvent de parler du max de blé que cette industrie médicale génère. Encore une histoire de gros sous ! C’est quand même une histoire de 32000€ minimum pour l’opération. Je passe sous silence le montant des consultations de spécialistes…

Tout ça, pour 1 chance sur 3 que l’implant soit une réussite.

Car les statistiques sont formelles, on constate d’excellents résultats que pour 1/3 des implantés.

Génial ! Et les 2 autres tiers ? On s’en fout ?

 

Pour les Sourds avec qui j’ai pu discuter, il y a plusieurs choses, concernant l’implant cochléaire à savoir avant de procéder à l’opération. Des choses qu’on oublie volontairement ou non de préciser, comme :

 

1) L’opération, sous anesthésie générale, détruit l’oreille interne de façon irréversible.

Réponse possible du camp des « pour » : Ben, on s’en fout, de toute façon, elle ne sert à rien.

Ma réponse : Et l’intégrité physique de son enfant, on s’en fout aussi ?

 

2) Le moindre choc sur la partie externe de l’implant peut avoir de graves conséquences, comme la mort par exemple.

Réponse possible du camp des « pour » : Il suffit de faire attention et de prévenir l’enfant des dangers !

Ma réponse (un brin ironique, je l’avoue) : Ah oui ! C’est facile et évident pour les parents comme pour les enfants d’éviter les chocs, bousculades et chutes ! Et puis, faire du sport comme le foot ou le patin à roulette c’est très surfait…il y a d’autres plaisirs dans la vie.

Foutaises ! Ceux qui ont des enfants savent combien le fait de « faire les fous » et tomber sont importants à l’enfant pour bien se construire.

Les autres n’ont qu’à se souvenir de leur propre enfance et de leurs genoux écorchés…

 

3) L’implant cochléaire crée une dépendance en fournitures très chères.

C’est pas moi qui le dit, c’est Wikipédia !

Réponse possible du camp des « pour » : Une partie est remboursée par la sécu, non ? Et puis faire en sorte que son enfant puisse entendre vaut tous les sacrifices !

Ma réponse : Très bel esprit ! Se serrer la ceinture pour le bien de son enfant est une belle preuve d’amour dans notre société de consommation.

Sauf que les 32000€ minimum nécessaires à une telle opération ne garantissent nullement les résultats. Vous vous souvenez…1/3 des implantés…

Une chose est par contre certaine, l’implant cochléaire contribue largement à l’enrichissement des actionnaires et autres profiteurs qui soutiennent ce projet et ont trouvé là un nouveau moyen de se remplir les poches.

Ne vous bercez pas trop d’illusion…

La majorité des gens impliqués dans l’industrie de l’implant (je ne parle pas là du personnel médical qui voue son existence à améliorer nos vies, bien sûr !) est plus intéressé par les revenus faramineux qu’il représente que par le bien-être et le bonheur de nos enfants.

C’est une dure réalité qui n’en a rien à foutre de la souffrance des parents d’enfants sourds. Je sais, parfois, je suis une vraie garce…mais j’essaye de me soigner…lol !

 

4) Il ne suffit pas d’implanter son enfant et de jouir après tranquillement de la vie. Il faut faire beaucoup d’efforts pour espérer appartenir, un jour, à la grande famille des Entendants. J’ai bien dit « espérer »…

Réponse possible du camp des « pour » : Il faut faire des efforts pour tout ! La vie n’est pas facile.

Ma réponse : Encore une fois, bel esprit !

Mais tous les efforts du monde ne gommeront pas le fait que l’enfant implanté est différent.

Même s’il a la chance de faire partie du tiers gagnant, il restera un enfant avec un truc bizarre collé au-dessus de l’oreille. Un enfant étrange que beaucoup vont regarder avec compassion, curiosité malsaine ou horreur. Le complexe de l’enfant- cyborg ??

Et je ne parle pas du processus long et difficile d’apprentissage, des visites obligatoires auprès de professionnels qualifiés (en passant, payant), ni de l’entrainement quotidien auxquels l’enfant implanté doit être soumis.

Tout ça pour des résultats que rien, ni personne ne peut garantir et pour une place plus qu’incertaine parmi les « normaux » ! C’est cher payé, non ?

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 07:20

Pourquoi lutter contre le dépistage précoce de la surdité ?

 

Mardi le 30 novembre a eu lieu une manifestation devant la préfecture de Strasbourg. Pourquoi ?

Pour faire entendre la voix de ceux qui sont contre le projet de loi d’un dépistage précoce de la surdité, prévu dans les 3 jours après la naissance du bébé.

 

J’y étais. Je n’ai pas fait grand-chose (trop peu à mon sens) mais j’étais présente parce que je suis « contre ».

J’ai marché, crié « NON ! » et distribué quelques tracts aux passants.

 

Ce faisant, j’ai parlé à des gens, des anonymes pour leur expliquer le pourquoi de ce combat et là, j’ai réalisé que peu d’Entendants comprennent vraiment le danger d’une telle loi.

Pire les gens qui m’entourent, que j’aime et dont l’opinion a une vraie importance pour moi, ne comprennent pas mieux.

Gros choc !

Tous, ou presque, voient la surdité comme une malédiction et sont « pour » un dépistage précoce de cette « atroce maladie »…lol !

 

Pour moi, ça semblait si évident que cette loi ne devait PAS passer mais tout à coup, je me sens bien seule à penser ça.

Alors comme j’aime la danse frénétique de mes neurones, j’ai réfléchi.

 

Pourquoi ça me semble évident ?

Parce que je fréquente des Sourds avec qui j’ai déjà abordé le sujet et qu’ils m’ont convaincue ?

Ou parce que mon éthique personnelle s’oppose d’elle-même à une telle loi ?

 

J’ai cogité longtemps, en fait, toute la nuit ou presque...(je vous laisse imaginer la tronche que je me suis payée le lendemain…ça aurait valu une photo !)

Et j’ai compris un truc super important :

Les Sourds et les Entendants ne réfléchissent pas de la même façon !

Ce qui paraît évident aux uns est illogique pour les autres.

 

Je m’explique :

 

Dans notre monde, concernant l’ouïe, il y a 3 catégories : les Entendants, les Lightentendants et les Sourds.

Je sais, le terme consacré est « malentendant » et pas « Lightentendants » mais je déteste ce mot ! Car il induit une notion de « mal ». Or ceux qui entendent « peu », ne font rien de « mal », ils entendent peu, c’est tout. Et « light » c’est dans l’air du temps ! Ca fait plus « in », plus « mode »…lol ! De toute façon, c’est mon blog, alors c’est moi qui fixe les règles, non ? Hihihi….

 

Donc 3 façons d’entendre :

- avec les oreilles presque exclusivement (Entendants)

- un peu avec les oreilles et beaucoup avec les yeux (Lightentendants)

- avec les yeux, uniquement (Sourds).

 

Que personne ne se vexe, je schématise exprès pour tenter d’expliquer mon raisonnement.

 

Pour nous, les Entendants, le monde est d’abord audible et l’ouïe est l’un de nos sens les plus développés. Ce sont les sons qui nous permettent, en 1er, d’appréhender le monde qui nous entoure.

Ca paraît évident mais ça nous conditionne grandement dans notre construction intérieure.

Normal donc que la surdité soit vécue comme un manque, un handicap !

Pour nous, toujours les Entendants, la surdité a de terribles conséquences : absence de communication avec les gens « dits « normaux », difficulté de compréhension, exclusion, chemin de croix pour trouver un travail et être autonome… Et j’en passe…

Normal, dans ces conditions, que l’annonce de la surdité de leur enfant soit un choc énorme pour des parents Entendants.

Il y a dans cet état une perte immense et ce « handicap » est vécu comme une malédiction, comme la triste promesse d’une vie pleine de soucis et d’obstacles.

Or, tous les parents veulent le bonheur de leurs enfants.

 

Pour les Lightentendants, surtout ceux qui ont « perdu » l’ouïe, le problème est vécu de la même façon…mais en pire !

Ce que se sont imaginés les Entendants à propos de la surdité, les Lightentendants le vivent au quotidien : perte cruelle de l’ouïe, plus de musique ni de rire d’enfant, difficulté à communiquer, quasi impossibilité de conserver leur travail ou d’en trouver un autre, arrivée brutale et douloureuse dans un nouveau monde : le monde du silence.

Les Lightentendants perdent quelque chose d’important : leur place dans le monde où ils vivent depuis leur naissance.

Ils sont un peu comme les enfants métissés, ils n’appartiennent vraiment à aucun monde. Le monde des Entendants les rejette et le monde des Sourds leur est inaccessible car ils ne peuvent pas communiquer sans apprendre la LSF.

Bref, ils ont « le cul entre 2 chaises ».

Entre nous, c’est toujours mieux que « 2 chaises dans le cul » ! Lol !

Un peu d’humour pour égayer cet article super sérieux ne peut pas faire de mal !

 

Donc, les Lightentendants vivent la surdité comme un manque, une perte irrémédiable. Pas super positif ! C’est quand même une sacrée tuile qui leur est tombée dessus !

Normal donc, dans ces conditions, que l’annonce de la surdité de leur enfant soit un choc énorme comme pour des parents Entendants.

 

Là, les deux 1ères catégories se rejoignent et pour eux, le dépistage précoce de la surdité est indispensable. On est bien d’accord.

C’est également le cas pour certains Sourds, qui souhaitent eux aussi faire implanter leur enfant pour lui éviter de vivre tous les problèmes et souffrances qu’ils ont connu. Etre Sourd n’est pas (encore) une sinécure, loin de là. Il faut espérer que ça change…

Mais il reste une 3ème catégorie qui voit les choses sous un autre angle…

 

Certains Sourds ont une approche totalement différente.

Après des siècles de mépris, de pitié et de jugements hâtifs, ils ont beaucoup souffert, à mes yeux, bien assez pour faire entendre leurs voix.

Taxés de débilité, de bêtise, traités comme des animaux ou tout juste plus, enfermés dans leur mutisme par une société qui ne tolère pas les différences, ils ont gagné le droit de s’exprimer.

A force de combats et de résistance, une identité sourde a vu le jour, une langue sourde est née et s’enrichit de jour en jour, une communauté sourde existe et propose une vision différente de la surdité.

 

Pour l’exposer, je me base sur ce que certains Sourds m’ont dit, sur l’histoire des Sourds que j’ai lue et sur mon intuition et ma réflexion personnelles.

Je ne parle pas d’expérience et j’interprète certainement les faits à ma façon.

Alors, si certaines personnes ne sont pas d’accord et veulent rectifier mes dires, je les invite à faire leurs commentaires.

Mon but est d’essayer d’expliquer ce que j’ai compris à mes amis Entendants pour qu’ils puissent comprendre pourquoi certains Sourds luttent si farouchement contre le dépistage précoce de la surdité.

Je ne suis « spécialiste » de rien. Je suis juste une nana comme tout le monde qui espère pouvoir servir de lien entre 2 communautés, 2 identités différentes.

Donc, un peu d’indulgence pour le messager, même si le message délivré ne vous convient pas…lol !

 

Les Sourd, donc, appréhendent le monde autrement.

En l’absence de l’ouïe, c’est la vue qui prend le relais. Les sons sont remplacés par les images. Par exemple, le bruit d’un objet qui se casse se transforme en image d’un objet cassé.

Ce sont 2 visions totalement différentes. Notre cerveau fonctionne par les sons, le leur par les images.

Essayez donc de décrire un paysage sans utiliser les mots et les verbes qui insinuent un son et vous verrez à quel point c’est difficile.

 

Du coup, pour eux, la surdité est un état, pas un manque. Une différence, pas un handicap. Une autre façon de vivre et en aucun cas une maladie qu’il faut à tout pris guérir.

Pour les Sourds, ce n’est pas la surdité qui pose problème, c’est le fait que les autres, nous, la société, ne les acceptent pas comme ils sont et leur refusent la place qui leur est due en tant qu’être humain.

Dit comme ça, c’est tellement simple et évident !

 

La nature est bien faite. L’être humain a été parfaitement conçu.

Quand l’un des 5 sens n’apparaît pas ou disparaît, les 4 autres s’unissent pour palier au problème.

Donc un Sourd apprend, dès la naissance, avec l’aide de ses parents et d’autres Sourds, à compter sur les 4 sens restant pour vivre normalement. Car c’est possible !!

C’est le même processus pour les Aveugles.

C’est possible car l’être humain a une qualité extraordinaire pour l’aider à vivre et connaître le bonheur : l’adaptabilité, cette merveilleuse capacité à s’adapter à toutes les situations ou presque.

Donc, dans l’absolu, Entendants, Lightentendants et Sourds, même combat : on utilise ce que Mère Nature nous a donné et on fait avec pour atteindre le bonheur.

Sauf que la donne est faussée par la société dans laquelle on vit !

Dans certaines sociétés, le must de la beauté c’est d’avoir des lobes d’oreilles qui pendouillent jusqu’aux épaules, dans d’autres, c’est une paire surdimensionnée de lolos…Chaque société a créé une multitude de règles, de commandements, de clichés et d’idées préconçues qui visent à nous expliquer comment vivre et surtout qui foutent le bordel dans tout ça !

Pour être heureux, il faut être intégré dans la société et pour être intégré il faut obéir à toutes sortes de règlements. Ca occasionne un max d’obligations et de contraintes…Youpi !

Même si la perfection n’existe pas, et on est d’accord, c’est un fait indéniable, chaque société a pour but d’atteindre la perfection, car sans perfection, le bonheur est impossible.

En gros, il faut être beau, intelligent, riche, en bonne santé et parfaitement constitué pour espérer connaître le bonheur.

Sur papier, c’est super tentant !

Dans la pratique, c’est impossible et à mes yeux tout sauf souhaitable.

 

Car franchement, qu’est-ce qu’on se ferait chier si on était tous pareils !

Ce qui fait avancer le monde c’est la communication. Et à quoi cela servirait-il de communiquer si nous avions tous les mêmes opinions ?

Ce qui est excitant, ce sont nos différences. Comparer nos résultats, étudier les différences de l’autre, c’est quand même vachement plus excitant que de regarder le nombril de l’autre et se rendre compte qu’il est pareil au sien… !

Donc ce qui fait la richesse des hommes, c’est notre diversité ! Non ?

En gros, la différence, c’est la vie !

Pour moi, nier la différence, c’est nier la vie.

Il suffit de revoir le film « 1984 » et « Big Brother » pour voir comment la négation des différences qui font de nous des êtres uniques détruit tout. Moi ça me convainc que je ne raconte pas que des conneries…lol !

 

Donc, pour moi et ça n’engage que moi-même, c’est la société et ses dogmes qui foutent le bordel.

Ce n’est pas la surdité qui bloque et pose problème, c’est le regard, souvent critique et négatif des autres.

Les Sourds, du moins certains d’entre eux, sont heureux de l’être. Ils ne vivent pas leur surdité comme un manque…car on ne peut pas manquer de ce qu’on a jamais connu !

C’est nous, les Entendants, qui percevons comme un handicap le fait de ne PAS entendre.

C’est nous, qui voyons la surdité comme une maladie honteuse qu’il faut absolument supprimer.

C’est encore nous qui avons créé un système pour palier à ce supposé manque : l’implant cochléaire.

Ah l’implant cochléaire !

Grosse source de discussions, de désaccords, voir de conflits entre nos 2 communautés !

 

Pour les Entendants, l’implant est le moyen rêvé pour supprimer la surdité.

Pour les Sourds, c’est une manière radicale pour tuer la LSF, leur langue, et étrangler l’identité sourde, leur identité en tant qu’être humain.

 

Au départ, je crois sincèrement que le chercheur qui a découvert ce système (un « chouïa » barbare il faut bien l’avouer), l’a fait pour le bien des Sourds, dans le but de leur simplifier la vie et leur ouvrir les portes de notre société.

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