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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 16:13

Ah, ça fait du bien de dormir un peu (3h ! C’est pas vraiment suffisant mais j’ai l’habitude). Je reprends mon récit.

Nous sommes donc le lundi 12 juillet, il est 22h30 passés, heure turque et nous arrivons chez DaI et Yenge (yèngué), les oncle et tante de l’Homme.

DaI est le jeune frère d’Anne et Teyse. Je l’ai entre aperçu à l’aéroport mais je ne sais rien de lui ou presque. Sa femme ne m’a jamais vue et malgré la gentillesse que je devine dans son sourire incroyable, j’ai un peu les pétoches, je l’avoue.

Avant notre venue ici, j’avais remarqué qu’elle souriait tout le temps sur les photos. L’Homme m’a confirmé qu’elle était géniale. Et puis il n’y a pas de raison qu’une femme qui passe son temps à montrer si joliment ses dents ait l’intention de me mordre, non ?

Allez, je prends mon courage à 2 mains et me jette dans l’arène.

A peine le pied posé dans la cour, Yenge me prend dans ses bras et me claque 2 gros bisous sur les joues en souriant.

Me voilà rassurée, elle m’accepte dans sa famille, sans condition. A la façon qu’elle a de me regarder, de s’adresser à moi et de me toucher à tout bout de champ, je crois qu’elle m’aime bien. Tournée de bisous avec Gülin (22 ans) et Melike (17 ans) que je retrouve avec joie.

Melike est allongée sur un matelas sur la terrasse.

Devinez ? Elle a de la fièvre et la gorge en feu…Merde, je lui ai refilé mes microbes quand je l’ai vue en coup de vent le jour de notre arrivée ! Pauvre puce ! Je sais par quoi elle va passer et je compatis de tout cœur. Je m’excuse auprès d’elle du cadeau empoisonné que je lui ai fait malgré moi mais elle ne m’en veut pas, Yenge non plus. Tant mieux !

J’ai droit à nouveau à son sourire lumineux. Quel délice ! C’est chaleureux, si bon, si sincère que j’ai du mal à retenir mes larmes.

Je ne sais pas c’est l’âge qui veut ça mais un rien me transforme en fontaine les derniers temps, surtout les marques d’affection. Plus je vieillis et plus je fais preuve de sensiblerie…le début de la sénilité peut-être…lol !

Anne, Teyse, Yenge et même Nene (que je ne connais pas encore très bien) sont des puits d’amour, des femmes extra ordinaires et je sais de quoi je parle puisque je fréquente la meilleure d’entre elles chaque jour : ma maman chérie.

Assise parmi elles, je me sens très fière d’avoir été acceptée dans cette famille.

Souvent l’émotion qu’elles font naître avec leur gentillesse et leur générosité a du mal à ne pas se déverser en grosses larmes salées.

Souvent aussi, mon cœur manque un battement et j’ai envie de les serrer fort dans mes bras. Leur gentillesse me rappelle celle de ma maman et dans ces moments-là je donnerais mon royaume pour un bisou-câlin maternel tant elle me manque.

Elles sont là à papoter en turc et tout à coup, je me dis qu’il faut que j’apprenne cette langue pour pouvoir communiquer avec elles et exprimer ce que j’éprouve.

De plus, l’Homme aime de moins en moins jouer le rôle de traducteur…je le vois bien…lol ! Même Selda commence à saturer, c’est dire…

Jusqu’à présent, j’ai résisté, prétextant que j’apprendrais le turc quand Anne saurait parler correctement français mais je vois bien que ce jour n’arrivera jamais. Même si ça paraît aberrant, je la comprends. Elle n’a pas travaillé pour élever ses enfants et n’avait donc pas besoin du français dans sa vie professionnelle. De plus, dans son village en Alsace, ce n’est pas primordial de savoir parler le français puisque tout ce dont elle a besoin elle peut l’obtenir auprès de ces compatriotes turcs. De plus, ses enfants savent parler notre langue sans problème, elle peut se reposer sur eux.

Elle a passé la majeure partie de sa vie à l’intérieur de son appart ou avec les autres femmes turques du quartier. Question intégration, on repassera !

On comprend mieux pourquoi elle maîtrise si peu la langue française après plus de 30 ans de vie en Alsace.

Comme c’est moi la plus jeune, c’est à moi de faire cet effort et puis j’avoue que le Turc est une très belle langue qui m’attire.

Depuis toujours, j’ai ce besoin irrépressible de m’exprimer, de mettre des mots sur mes sentiments, mes envies, mes idées. C’est pas pour rien que je suis si bavarde, à l’oral comme à l’écrit…

Ici, nous ne nous comprenons pas avec les mots mais avec les actes. A leur façon un peu rude et franche typique des campagnes, elles me montrent à quel point elles tiennent à moi et j’adore ça !

Yenge m’a donc tapé dans l’œil et le bon !

Ses filles sont tout aussi charmantes et souriantes qu’elle. Nous essayons très sommairement de communiquer en anglais mais elles ne se sentent pas très sûres d’elles et on abandonne bien vite, trop vite.

 

On boit de l’eau (véritable trésor national avec cette chaleur torride et omniprésente), du thé bouillant (enfin pas moi, ce truc ne passe vraiment pas !), ils papotent et rient et je me réjouis de leur joie.

Je rejoins les enfants qui jouent au foot dans la cour avec Gülin et on goûte quelques grains de raisin qui pendent au-dessus de nos têtes.

DaI est dans un coin de la terrasse et il observe nos 4 filles avec une évidente admiration. Il doit se souvenir de ses propres filles, petites…

 

Délaissant les enfants qui s’éclatent très bien sans moi, je profite du pc de Gülin et Melike pour voir mes mails et tailler le bout de gras avec Jams sur msn. Ca me fait du bien d’utiliser à nouveau ma langue maternelle !

Même si je n’en montre rien, ma maman me manque beaucoup car j’aimerais qu’elle puisse voir et ressentir le bonheur qui est le mien en ce moment. Elle a tellement voulu que nous ayons de bonnes vacances !

Dans les faits, elle ne pourrait pas supporter la chaleur d’ici, ni certaines coutumes, comme manger parterre mais j’aimerais qu’elle ressente et qu’elle se ressource à la formidable ambiance détendue et chaleureuse qui règne ici.

Partager ce moment d’exception avec elle me manque.

 

La soirée se déroule bien et c’est déjà l’heure de repartir. Il fait nuit noire, les filles sont crevées et Océ n’a pas l’air d’aller très bien. Elle est toute silencieuse dans son coin. J’espère qu’elle n’est pas tombée malade à son tour !

On promet de se revoir bien vite, on s’embrasse bruyamment et on embraque dans le dolmuş familial, conduit de main de maître par l’Homme.

Les petites vont rapidement au lit, Océane traîne un peu avec nous mais se déclare trop fatiguée et préfère se coucher. J’ai touché son front, point de fièvre…Ouf ! Ma grande fille n’est pas très souvent malade mais en général quand c’est le cas, ça vaut le coup. Espérons qu’elle a pu échapper aux microbes de Melike…

Anne, Teyse, Selda et l’homme papotent encore un peu pendant que je bouquine.

J’en ai un peu marre de ne pas comprendre ce qui se raconte et puis malgré toute l’affection que je porte à ma famille turque, j’ai besoin de m’isoler un peu. Je n’ai pas l’habitude d’avoir autant de gens autour de moi 24 H sur 24.

J’ai besoin d’un peu d’intimité, d’être seule avec moi-même et de faire ce que je préfère après les bisous : lire.

L’Homme me connaît bien et me laisse tout le temps dont j’ai besoin. Un amour ce mec !

D’habitude, tout le monde chez nous, va se coucher avant moi, ce qui me laisse du temps pour savourer ma solitude. Ici, je ne suis jamais vraiment seule…

Avec la fièvre et les douleurs, je n’ai pas vraiment pu bouquiner, aussi je me rattrape en me jetant sur mon livre comme un assoiffé sur un verre d’eau. Ca fait du bien !

Dès que je le peux, je passe mon temps sur le balcon du 2ème étage. Il y a de l’ombre, un petit vent, la possibilité de cloper sans risque, à boire et à manger à proximité (dans la cuisine attenante) et une relative tranquillité.

Océane joue sur sa DS ou s’occupe de son côté (non sans venir assez souvent me dérober un bisou. Elle est comme moi, elle se nourrit de bisous et elle est gourmande…lol !), pendant qu’Alex découvre doucement les joies de la liberté.

Comme tout le monde ici adore les enfants, il y a toujours quelqu’un pour s’en occuper. Tant mieux car ma mini crotte me lâche tout doucement, un peu plus chaque jour pour jouer avec sa cousine.

Je savoure cette liberté avec délice.

Bien entendu mon bébé koala préféré ne m’oublie pas ! Mais elle me colle moins et c’est un progrès dont je la félicite fièrement. Elle assure ma grande petite fille !

Le 1er soir, elle s’est mise à pleurer à grosses larmes parce qu’elle ne voulait pas dormir « ici ! Je veux dormir à notre maison ! ».

Il m’en a fallu du temps et de la patience pour lui expliquer le concept de « vacances » et réussir à l’endormir…Mais SuperMaman est dans la plaaace !

Ces vacances vont lui permettre de couper un peu le cordon  et c’est très bien.

 

Vers 2 H du mat, je me rends compte que je ne comprends pas un traître mot de ce que je suis en train de lire. Et pour cause, mes yeux se ferment d’eux-mêmes. Il est temps d’aller rejoindre les bras de Morphée, même si ce sont ceux de l’homme que je rêve d’avoir autour de moi…Pour ça, la Turquie c’est pas le pied !

J’espère pouvoir dormir plus de 3 H…

 

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commentaires

M
<br /> <br /> coucou,<br /> <br /> <br /> dis donc c'l'aventure......et le dépaysant total...mais c'super de voir une autre culture, autre langue, autres paysages etc.....pour se rappeler comme on est bien chez soi (en parlant de<br /> l'intimité)<br /> <br /> <br /> biz schamallowien, baba cool chic<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Ouais, une sacrée aventure que je suis prête à recommencer dès demain. il ne me manque que l'argent pour y retourner. Il va vraiment falloir que je me mette à jouer au loto !<br /> <br /> <br /> Quant à l'intimité, quel bonheur ! Je n'en dirais pas plus même si je n'en pense pas moins...lol !<br /> <br /> <br /> Bisous ma Babacool chic.<br /> <br /> <br /> <br />

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